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Philippe Lafontaine (Forestia) : pure nature

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Depuis une quinzaine d’années, Philippe Lafontaine est aux commandes de Forestia. Sous son impulsion, l’ancien parc à gibier de La Reid s’est mué en véritable parc de loisirs. Une évolution que cet entrepreneur a toujours inscrite dans le respect de la nature et des animaux. Passionné par son métier, l’homme nourrit encore de nombreux projets. Rencontre au cœur d’un écrin vert.

 « Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous ». Une citation trouvant une belle illustration dans l’histoire de Philippe Lafontaine. « C’est en effet au détour d’une ballade improvisée que j’ai découvert le parc à gibier de La Reid, voici une quinzaine d’années. C’était un samedi et l’endroit était quasi désert. La beauté du site était pourtant évidente. En quelques minutes, j’ai eu la conviction que j’avais, sous les yeux, un lieu qui appelait à être davantage valorisé. Ecoutant mon intuition, j’ai dès le lundi matin pris contact avec la commune de Theux – alors propriétaire du parc – pour savoir si celui-ci était à vendre. Je ne vous cacherais pas que mon appel en a surpris plus d’un. Mais au terme de quelques mois de discussion, les responsables communaux ont été convaincus du bien-fondé de mon projet. Et c’est ainsi que je suis devenu adjudicataire du site, en 2002. »

Un rachat sonnant comme une reconversion de taille pour cet homme de challenges qui avait jusqu’alors bâti l’essentiel de sa carrière dans le secteur des fournitures de bureau. « Mon père avait créé une société dans ce domaine dans les années 60. Dès l’âge de 18 ans, préférant l’école de la vie aux études, j’ai rejoint les rangs de l’entreprise familiale.»

Foncièrement dynamique, Philippe Lafontaine crée ensuite, à 23 seulement, une société d’import-export spécialisée dans le matériel de bureau. Une aventure fructueuse à laquelle il mettra un terme trois ans plus tard pour acquérir l’ensemble des parts de la firme familiale. « Mon défi était de la redynamiser en l’étendant au mobilier de bureau. » Boostée par ce nouveau créneau, la PME se dote de nouvelles infrastructures et voit, en quelques années, son effectif passer de 17 à 30 collaborateurs. Un succès qui va attirer l’attention d’un géant du secteur : Lyreco. « Dès 1996, ce groupe mondial a manifesté l’envie de racheter l’entreprise. Deux ans plus tard, j’ai lui ai vendu la totalité de mes actions avant d’être nommé Directeur général de Lyreco pour le Benelux. Une expérience riche d’enseignements qui m’a permis de découvrir une organisation hyper-professionnelle, très structurée. Trop peut-être pour quelqu’un comme moi qui a en permanence la bougeotte. Raison pour laquelle, au bout de 18 mois, j’ai annoncé au CEO mon souhait de partir. Il m’a alors fait une offre intéressante :  piloter la vente d’une septantaine de sociétés satellites appartenant à Lyreco. Il m’a laissé le week-end pour y réfléchir. Le lundi, j’ai annoncé que j’avais toujours l’intention de partir car j’avais, entre-temps, décidé d’acheter l’une de ces 70 sociétés (rires), une petite imprimerie bruxelloise.»

Nous sommes alors à l’aube de l’année 2000 et l’imprimerie fraichement acquise par Philippe Lafontaine se porte bien. « Le seul problème, c’est qu’elle ne me donnait pas beaucoup de travail. Je me suis donc mis en quête d’autres activités à mener de front : j’ai réalisé des opérations immobilières, créé une société d’esthétique…C’était bien, mais toujours pas assez. J’avais besoin d’un grand challenge. Il s’est finalement présenté à moi, quelques mois plus tard, quand j’ai croisé la route du parc à gibier de La Reid.»

Depuis sa reprise par Philippe Lafontaine, l’ancien parc communal a considérablement évolué. Le fruit d’investissements conséquents opérés dans un souci de respect de la nature et des animaux. « Nous n’allons jamais chercher ces derniers dans leur milieu naturel. Ce sont pour la plupart des animaux que nous sauvons du surnombre –  et donc de l’euthanasie –  dans d’autres parcs. Même si nous avons diversifié les espèces, vous ne trouverez pas trace d’animaux exotiques dans notre parc. Il s’agit exclusivement de mammifères de nos climats vivant ici en semi-liberté. » Au fil des ans, la palette d’activités s’est également enrichie faisant du parc à gibier un véritable parc de loisirs (ndlr : d’où la nécessité de l’avoir rebaptisé). Aujourd’hui encore, les projets de développement sont nombreux. Au niveau des infrastructures, mais pas seulement. « Nous avons récemment créé un département dédié aux entreprises. Je pense que nous avons une belle carte à jouer en matière de teambuilding, notamment, puisque, contrairement à d’autres organisateurs, nous avons la chance de bénéficier d’un site permanent. » Et Philippe Lafontaine de préciser d’emblée :  « Quels que soient les chemins que nous explorerons dans le futur, pour les particuliers comme pour les sociétés, nous resterons fidèles à notre philosophie et à notre fibre écologique. Nous n’emprunterons jamais la voie du tourisme industriel.»

Coup de genie
« Je me réjouis de m’être entouré de jeunes passionnés pour piloter Forestia. Ici, la moyenne d’âge avoisine tout au plus les 30 ans. Ces collaborateurs appartiennent à une génération soucieuse des enjeux écologiques. Mieux que leurs aînés, ils ont compris la nécessité de préserver la nature. Cet état d’esprit fait écho aux valeurs que j’essaie de défendre au travers de ce projet. Au sein d’un parc comme le nôtre, les métiers sont nombreux :  soigneur, cuisinier, informaticien, jardinier, comptable…  Dans cette équipe, je me sens un peu comme un chef d’orchestre qui ne sait jouer d’aucun instrument (rires). Je gère les problèmes, coordonne les actions tout en veillant à faire régner une ambiance familiale. »

Coup de gueule
« Aquariums compris, la Belgique compte 14 parcs zoologiques. Autant dire que nous représentons un secteur d’activité (très) rare. Rareté oblige, la loi n’a pas toujours prévu un cadre règlementaire s’appliquant à notre cas. Par conséquent, dès que nous souhaitons innover – et c’est souvent le cas chez Forestia –  nous sommes confrontés à la lenteur administrative des pouvoirs publics. Ne pouvant pas s’appuyer sur un règlement clair pour trancher, ces derniers discutent, tergiversent. Le temps qu’une décision soit prise, de nombreux mois peuvent ainsi s’écouler. »

bio express

  • Né le 20 juin 1960 à Liège
  • 1978 : met un terme à ses études à l’Athénée Royal de Liège 1 pour se lancer dans la vie active
  • 1978 : rejoint l’entreprise familiale Acometal (Alleur)
  • 1983 :  crée une société d’import-export
  • 1986 : rachète l’entièreté des parts de l’entreprise familiale
  • 1998 : revend Acometal à Lyreco dont il devient le Directeur général pour le Benelux
  • 2000 : fait l’acquisition d’une imprimerie bruxelloise tout en montant une société d’esthétique
  • 2002 : prend la tête du parc à gibier de La Reid qu’il rebaptisera Forestia
  • 2007 :  diversifie les activités du parc en développant, notamment, un parcours aventure
  • Père de deux fils (l’un est responsable animalier chez Forestia, l’autre étudie le tourisme international à l’Institut Charles Peguy de Louvain-la-Neuve)

 

FORESTIA C’EST :

  • Un parc animalier dans lequel évoluent, en semi-liberté, 350 mammifères de nos climats
  • Un parcours aventure proposant, notamment, un mur d’escalade, 2 tyroliennes géantes et une dizaine de parcours
  • Un restaurant de 300 couverts
  • Un domaine de 44 hectares
  • 30 collaborateurs (aidés d’une centaine d’étudiants ainsi que de nombreux externes)
  • 100.000 visiteurs par an
  • 1.200 animaux en provenance du Centre de Revalidation des Espèces Animales Vivant à l’Etat Sauvage (Theux) accueillis chaque année

 

Forestia : Rue du Parc n°1 à 4890 Theux – Tel :  087/54.10.75 – info@forestia.be  www.forestia.be

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Rédactrice en chef (Liège-Namur)
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