Wallonie

« Oui, le citoyen peut se réapproprier la finance »

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Que s’est-il passé dans le monde bancaire et nancier depuis la n des années 80? C’est le récit que nous propose le Réseau Financité. À la manière d’un roman, ce livre rédigé par un quatuor d’auteurs retrace 30 années de nance solidaire. Eclairant notre passé et inspirant notre futur, cette saga éveillera l’intérêt de tous ceux qui veulent que leur argent redevienne un outil au service de l’économie réelle. Rencontre avec Laurence Roland, co-auteur. 

La sortie de ce livre coïncide avec les 30 ans de Financité. Présentez-nous cette association…
L.R. : « Financité est une ASBL pluraliste regrou- pant des citoyens, des syndicats et des ONG. Son activité s’articule autour de 3 grands axes : la sensibilisation du grand public aux enjeux de la finance responsable et solidaire ; la publication d’analyses, d’études et de rapports ; la stimulation et l’accompagnement de projets. L’ensemble de nos actions a pour objectif de faire évoluer le monde de la finance vers une économie plus juste et plus humaine. »

Qu’est-ce qui définit une finance responsable ?
L.R. :« C’est une finance au profit de tous, soucieuse de l’intérêt général et adaptée à chacun, du plus nanti au plus vulnérable. C’est aussi une finance proche des gens, contrairement aux flux financiers qui nous échappent. »

Quel est l’objectif premier de ce livre ?
L.R. : « À la manière d’un roman, nous avons voulu relater l’histoire de la finance à Monsieur et Madame Tout-le-Monde, en faisait fi de tout vocabulaire technique. Nous voulions montrer que derrière cette notion parfois abstraite, il y a une histoire d’hommes et de femmes. Ce travail de vulgarisation est essentiel pour convaincre tout un chacun qu’il a les cartes en main. Non, la finance n’est pas une affaire d’experts. Oui, le citoyen peut se la réapproprier. Oui, nous disposons tous d’une marge de manœuvre en la matière. »

La question de la finalité de l’argent existe depuis des siècles…
L.R. : « En effet, à quoi doit servir l’argent est une question aussi vieille que le financement de l’activité humaine. En revanche, la notion de finance responsable telle que nous la défendons est née au début des années 80, lorsque des citoyens ont pris conscience que les principales banques du pays soutenaient le régime de l’apartheid, en Afrique du Sud. Diverses associations ont alors vu le jour dans l’espoir de donner une nouvelle finalité à l’épargne des particuliers. »

La crise de 2008 a-t-elle eu un impact sur la prise de conscience du citoyen ?
L.R. : « Assurément. Avant cette crise, la grande majorité des gens choisissaient leur banque “par habitude”. Parallèlement, ces personnes s’étaient laissé convaincre que la finance était réservée aux experts. La crise a fait office d’électrochoc. Nombre de citoyens ont compris que le comportement irresponsable de certains banquiers avait un impact sur leur vie, et sur la société en général. Du jour au lendemain, le téléphone de Financité s’est mis à sonner. »

Quels ont été les principaux combats remportés par Financité au cours des dernières années ?
L.R. : « Nous avons tout d’abord permis à la Belgique de devenir le premier pays au monde à interdire le financement des armes controversées (mines antipersonnel, bombes à fragmentation, armes nucléaires…). Nous avons également milité pour que chaque citoyen, quelle que soit sa situation, puisse bénéficier des services bancaires de base. Désormais, de par notre action, une banque n’a donc plus le droit de refuser l’ouverture d’un compte à qui que ce soit. Citons, enfin, l’existence d’un moratoire interdisant la spéculation sur les matières premières agricoles. »

Comment les acteurs économiques peuvent-ils soutenir une nance responsable ?
L.R. : « Les voies sont multiples. Les inves- tisseurs, qu’ils soient petits ou grands, ont la possibilité, par exemple, d’investir dans des États et entreprises socialement responsables. Nous encourageons également les entrepreneurs et porteurs de projets que nous accompagnons à faire appel à l’épargne citoyenne. Le grand public est aujourd’hui en attente de ça. Plu- tôt que d’investir son argent dans des fonds de placement, il préfère financer des projets concrets, à côté de chez lui. C’est une autre manière de réconcilier le citoyen et la finance. »

Réseau Financité, - CHANGER LA FINANCE, UN ACTE CITOYEN, - EdiPro, 2017 – www.edipro.eu

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Rédactrice en chef (Liège-Namur)
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