Liège-Verviers

Manuel Pallage, Jean-Louis Rampen et Alain Wattier (NSI) : quand l’informatique est d’abord une affaire d’Hommes

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C’est un triumvirat qui dirige NSI, une société de services informatiques basée en région liégeoise qui fête ses 25 ans. Sous la houlette de Jean-Louis Rampen, Manuel Pallage et Alain Wattier, l’entreprise connaît une croissance spectaculaire avec 640 collaborateurs pour un chiffre d’affaires espéré de 75 millions d’euros en 2018. Filiale du groupe Cegeka et participée par Meusinvest, elle a conservé son ancrage et son centre de décisions en Wallonie.

« NSI, c’est d’abord une histoire d’hommes qui ont progressivement construit l’entreprise telle que nous la connaissons aujourd’hui ; c’est aussi une équipe de personnes qui contribuent à son développement actuel. »
Jean-Louis Rampen donne le ton d’emblée. Entouré de ses General Managers Manuel Pallage et Alain Wattier au quartier général d’Awans, l’administrateur délégué de la société de services informatiques met en avant ses collaborateurs.

Il se souvient aussi de Philippe Oeyen – et de son adjoint Gérard Vinçotte – avec qui il a écrit un premier tournant stratégique. « Philippe comme moi avons quitté nos employeurs (respectivement CSC et Sylis) en raison de divergences de vues stratégiques pour créer nos entreprises : NSI et Nasca. » Soucieux d’atteindre rapidement une taille critique indispensable à un développement plus rapide, les deux patrons fusionnent pour fonder un groupe pesant déjà 18 millions d’euros de chiffres d’affaires et employant 160 personnes. Cette opération s’effectue en 2002 avec le concours de Meusinvest qui estime opportun de rapprocher 2 entités de dimensions comparables aux clientèles complémentaires : essentiellement publique pour NSI et privée pour Nasca.  « Le binôme fonctionnera à merveille avec une croissance de 8 % par an » se souvient Jean-Louis Rampen.

« Dans un climat économique pas des plus favorables à l’époque, nous avons ensuite souhaité trouver des appuis solides afin de pérenniser notre assise et surtout d’augmenter le potentiel de croissance externe. » Cegeka, en Flandre, présente le profil idéal ; elle repose sur des fondations et des métiers communs, tandis que la complémentarité géographique et en termes de produits/services est évidente. En 2009, Cegeka devient ainsi actionnaire majoritaire (67 %) aux côtés de Meusinvest (33 %). « Au-delà de la participation de Meusinvest, l’ancrage liégeois et wallon est conservé et surtout, nous gardons le centre de décisions ici » insiste l’administrateur délégué. « Nous arborons fièrement le coq wallon. Nous sommes considérés comme une région à part entière avec un marché différent, notre propre organisation, etc. Cegeka nous a donné les moyens de ne pas avoir peur de prendre des risques. « Si vous lancez une boule de neige au-dessus d’une pente, la petite boule risque de s’effriter et de disparaître alors que la grosse sera encore bien plus grosse au pied de la pente.  C’est la même chose pour les entreprises. Il faut croître. »

Dirigeants au sein d’entreprises internationales, Manuel Pallage et Alain Wattier rejoignent NSI, à l’occasion de ce changement d’actionnaires. Depuis lors, la société affiche une progression continue. « Notre croissance se réalise en terme organique (chiffre d’affaires en progrès de 8 pc par an) et grâce à une stratégie d’acquisitions » soulignent les deux hommes. En 6 ans, NSI a ainsi repris Multidata, Amster, Open Belgium (ex-Sylis, la boucle étant bouclée…) et Pixelixir. « L’acquisition d’une compétence plus forte et le renforcement d’un pôle géographique sont des critères déterminants dans notre politique de rachats de sociétés. »

Le triumvirat n’a donc pas peur d’aller de l’avant. « Notre actionnaire flamand a longtemps mis la barre trop haut, mais cette position nous a donné une culture de croissance qui nous a permis de grandir plus rapidement. »
A l’inverse de groupes internationaux présents en Belgique, NSI a continué de gagner des parts de marché. « Nous restons concentrés sur la Wallonie, Bruxelles et le Luxembourg. Si notre taille nous permet de gagner des marchés de plus grande envergure, notre clientèle majoritaire demeure les PME, tous secteurs confondus avec des entreprises fidèles depuis nos débuts. »

L’entreprise liégeoise, qui compte à présent plus de 640 personnes (43 recrutements déjà au premier trimestre 2018), joue la carte de la proximité. « Pour les clients, c’est très important d’avoir leur fournisseur de proximité, tant au niveau de la direction que des équipes opérationnelles » constatent Manuel Pallage et Alain Wattier, optimistes sur le potentiel du marché. « Nous allons continuer à concentrer notre énergie en Wallonie, à Bruxelles et au Luxembourg pour poursuivre notre développement. »


DU TAC AU TAC


Les principales qualités de NSI ?

« Le respect et la proximité du client, la compétence et l’expérience de nos collaborateurs.»

Les plus grosses faiblesses ?

« Le manque de mobilité des Liégeois. Envoyer un collaborateur sur un projet à Bruxelles voire à Namur, c’est compliqué…»

Si c’était à refaire

JLR : « Je ne changerais rien, à l’exception du fait que, lors de l’acquisition de NSI par Cegeka, j’aurais dû demander que le comité de direction puisse participer à l’actionnariat de la nouvelle entité. »
MP : « Je reviendrais chez NSI où je connais mes plus belles années professionnelles. »
AW : « Je reviendrais aussi car j’apprécie d’être proche du pouvoir de décision tout en conservant de l’autonomie. Venant d’une entreprise internationale, j’apprécie que le décideur connaisse le marché dans lequel l’entreprise évolue. »

Coup de gueule

JLR : « Il y a beaucoup de talents en Wallonie ; nous ne devons pas être complexés ! On peut regarder tout le monde dans le blanc des yeux. Au début, je considérais que les grandes entreprises IT internationales étaient supérieures et avaient une forte valeur ajoutée. Mais c’était une erreur ; nos équipes sont aussi fortes, puisque ce sont les mêmes hommes, avec la proximité en plus ! »

Coup de cœur
« Nous sommes fiers de notre personnel et de notre esprit de PME. La richesse de NSI, ce ne sont pas des machines ou des brevets ; ce sont nos équipes performantes qui acceptent les challenges, qui sont capables de se remettre en question et de se mobiliser de façon permanente. »

Coup de génie
« Lors de l’arrivée de l’actionnaire industriel  Cegeka, avoir osé exiger de conserver notre centre de décision à Liège et de garder notre autonomie au sein du nouveau groupe. Nous avons dû faire nos preuves et obtenir des résultats. »

BIOS EXPRESS
Jean-Louis Rampen :
> Né le 29/03/51 à Eupen
> Carrière chez Metal Profil (1974-1977), Cockerill Informatique (1978-1981), Raet (1981-1983), IBT/Sylis (1983-2002), Nasca (2002-2006), NSI (2006-…)
>Hobby : le golf

Alain Wattier
> Né le 9 juillet en 1962 à Bruxelles
> Carrière chez IBM (1985-2000), IBS (2000-2010), NSI (2010-…)
> Hobbies : tennis et marche

Manuel Pallage
> Né le 11 décembre 1966 à Verviers.
> Carrière chez Star Informatic (2000-2006), CSB Consulting (2006-2008) repris par Bull (2008-2010), NSI (2010-…)
> Hobby : musique

NSI, c’est…
– une entreprise de solutions informatiques active en Wallonie, à Bruxelles et au Luxembourg
– une filiale du groupe Cegeka, plus grand groupe belge actif dans l’IT.
–  un intégrateur IT complet offrant de services de développements applicatifs, des solutions en matière d’Infrastructure/Cloud, d’ERP, de gestion documentaire, d’e-commerce, etc. ».
– quatre implantations : Awans, Braine, Esch-sur Alzette et Weiswampach.
– 640 collaborateurs
– un chiffre d’affaires 2018 espéré à 75 millions d’euros.

 

NSI (quartier général) : Rue de Bruxelles 174A à 4340 Awans  – Tél. : 04 239 91 50 – nsi-info@nsi-sa.be
www.nsi-sa.be

 

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