Namur

Medinbio : pour le mildiou de la patate, les carottes sont cuites

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La société Medinbio, dans le parc Créalys à Gembloux, a mis au point et fait breveter un traitement biologique contre le mildiou qui ravage les plants de pommes de terre et d’autres cultures. Son fondateur Thierry Picaud, plus de 30 ans d’expertise en biosciences, n’en est pas à son coup d’essai.

Si Medinbio a été fondée en 2013, c’est en 1985 que son fondateur, Thierry Picaud, a débuté sa carrière. Ingénieur agronome diplômé de Gembloux Agro-Bio Tech, il esquisse ses premiers pas dans un centre de recherche en aquaculture, Ifremer, à Tahiti. Il évolue, ensuite, au sein d’une PME dédiée à l’alimentation animale en Auvergne où il occupe différents postes techniques et de management. En 1996, il fonde à Clermont-Ferrand, la société Phytosynthèse, laboratoire dont l’objectif est de remplacer les produits chimiques et les antibiotiques par des actifs naturels en santé animale. « Cette expérience est à l’origine des idées que je déploie en ce moment, commence-t-il. Nous étions dans une approche globale consistant à renforcer l’immunité et l’interface entre la nutrition et la santé, et des traitements en complément. Nous sommes devenus leaders européens de ce secteur, la phytothérapie animale, avec une quarantaine de salariés, exportant du Canada au Japon. » En 2012, il vend l’activité pour créer Medinbio.

En mode hybride

Pourquoi ce retour en région namuroise ? « J’avais l’envie de mettre à disposition des filières végétales l’expérience acquise en santé animale pour des cultures sans pesticides. La Wallonie compte des centres de recherche, un très bon tissu scientifique avec plusieurs universités sur quelques dizaines de kilomètres. En France, il faudrait parcourir 500 km. La région à une image forte, des étudiants de bon niveau et une crédibilité européenne qui permet de se lancer dans de bonnes conditions. » Aujourd’hui, Medinbio compte 6 personnes dont 4 bio-ingénieurs et travaille avec un réseau de centres de recherche et d’entreprises de pointe. Comment Thierry Picaud définit-il son activité ? « Nous sommes en mode hybride. Nous assistons des filières qui cherchent à remplacer les pesticides et nous conseillons des programmes qui associent les meilleurs produits du marché et nos propres solutions déjà développées ou en cours de développement. Nous sommes à l’opposé des solutions de chimie de synthèse. Les nôtres combinent trois leviers : des microorganismes au sol, les vaccins naturels et les traitements d’origine naturelle.» La société s’adresse à des groupes alimentaires et compte déjà une quarantaine de produits-phares.

Nouvelle solution brevetée

Medinbio vient de faire breveter sa nouvelle solution, Euclean, sur la pomme de terre. C’est en France que la société a obtenu ses premiers résultats. « Ce traitement biologique seul ne va pas totalement s’exprimer, mais en complément avec d’autres actions, il va permettre de ne pas avoir de problème de mildiou sur des productions intensives. En France, nous avons une expérience de filière réussie sur des fraises et des pommes de terre sans pesticides. Nous avons utilisé notre approche système avec les microorganismes au sol, des vaccinations naturelles et des actifs ciblés au bon moment. » Medinbio travaille sur pratiquement toutes les productions, chacune d’elle ayant ses problèmes fongiques, d’insectes. « Nous sommes spécialistes des substances de base. Soit on fait du bio extensif et on va réduire la pression des maladies en intensifiant la production ou en cherchant des variétés résistantes. Soit on intensifie avec des productions correctes, et il faut alors forcément des outils. Nous apportons ces outils pour produire du bio intensif à des prix abordables, ou sur des variétés moins résistantes aux maladies. Ce qui suppose une boîte à outils large. Or, en Belgique, la boîte à outils est quasiment inexistante. »

Si, actuellement, Medinbio se déploie majoritairement en France, c’est parce que la législation y est plus favorable qu’en Belgique avec l’autorisation de 200 plantes de la phytothérapie humaine. « Il en va de même en Allemagne. En Belgique, on ne peut pas encore appliquer ce système. Seules les 18 substances de base européennes sont autorisées. Nous sommes en pourparlers et nous espérons bien convaincre les autorités belges d’étendre la liste. »

Medinbio : Parc scientifique Créalys – Rue Camille Hubert, 7-9 boîte A à 5032 Les Isnes (Gembloux), Tel : 081/40.94.69 –  www.medinbio.com

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