Namur

Guy Stukkens : itinéraire d’un chimiste zélé

5 Minute(s) de lecture

Chimiste de formation, c’est dans les laboratoires que Guy Stukkens imaginait sa carrière. Mais les hasards de la vie l’orientèrent sur une voie davantage commerciale. Un parcours que l’actuel patron d’Analis ne regrette pas. Portrait d’un homme optimiste, résolument tourné vers l’avenir…  

 

BIO EXPRESS

  • Né à Schaerbeek, le 28 septembre 1953
  • 1971 : entame des études de chimie à l’UCL (Louvain)
  • 1975 : réalise un doctorat en chimie à Louvain-la-Neuve
  • 1977 : est engagé par Analis comme account manager
  • 1981 : devient product manager  pour la société namuroise
  • 1983 : prend la direction du département de biotechnologies
  • 1999 : est promu directeur commercial d’Analis
  • 2009 : accède à la direction générale de l’entreprise
  • Marié, 3 enfants, 6 petits-enfants
  • Skipper, passionné de voile en mer et de pêche en eau vive

 

Elevé dans une famille néerlandophone, Guy Stukkens a effectué toute sa scolarité dans des établissements francophones. «En ce sens, je suis un parfait belge», s’amuse-t-il. Une caractéristique qu’il partage avec Analis, seule entreprise de son secteur et de son ampleur à afficher des capitaux 100% belges et familiaux. 

CCIMAG_ANALIS_1238 - 2Travailler dans le domaine scientifique ? Une voie à laquelle Guy Stukkens se destine depuis l’adolescence. Féru de sciences, il se tourne tout naturellement vers une licence en chimie à l’âge de 18 ans. Devenu père avant la fin de ses études, il entame  encore un doctorat avant de se mettre en quête d’un poste de chercheur. Une annonce le mène, un peu par hasard, aux portes d’Analis. Il se projette dans les laboratoires de la firme, on lui propose un poste de commercial… «J’ai voulu décliner l’offre avant de me dire que ce job riche en contacts me permettrait peut-être de trouver un ‟vraiˮ boulot  (rires).» Les débuts sont difficiles mais une formation en vente lui donne finalement l’aplomb et la confiance nécessaires pour réussir.

Près de 35  années plus tard, Guy Stukkens exerce toujours chez Analis. Successivement account manager, product manager du département de biotechnologies, directeur de division  puis directeur commercial, il accueillera chaque changement de fonction avec déchirement et une once de déception. Sa capacité à positiver lui permettra cependant de toujours transformer les frustrations du début en énergie créative. Et lorsqu’en 2009, Guy Stukkens se voit proposer le poste de directeur général, il restera fidèle à lui-même : « Je trouvais évidement que ce n’était pas une bonne idée », sourit-il. Face à l’insistance de son conseil d’administration et après mûre réflexion il endossera finalement la mission. Bien entouré, sachant déléguer, il se penche depuis lors avec fruit sur la stratégie de l’entreprise. Une société pour laquelle cet homme résolument tourné vers l’avenir fourmille de projets.

 

COUP DE GENIE

«La première bonne idée que j’ai eu au cours de ma carrière, c’est d’accepter ce poste de commercial chez Analis. Il m’a permis de me tisser un très vaste réseau de relations professionnelles. Je ne sais pas du tout où en serait ma carrière si j’avais décliné cette proposition. Les commerciaux travaillant chez Analis sont pour la plupart titulaires d’un master ou d’un doctorat en sciences. Comme ce fut le cas pour moi, ils ne s’étaient pas projetés dans les métiers de la vente. Mais il faut parfois oser essayer pour savoir…

La deuxième chose dont je suis fier, c’est l’ensemble des projets menés depuis mon arrivée à la direction générale. Certains étaient dans les placards depuis près de 20 ans. En toute modestie, je pense que mon optimisme et ma force de persuasion m’ont permis d’emmener mes équipes avec moi.  Je suis très heureux du chemin d’ores et déjà parcouru. Et ce n’est pas fini ! Nous avons en effet établi un programme de croissance pour les prochaines années articulé autour de 4 axes : le développement d’une approche LEAN ; la réorganisation de notre structure commerciale ; l’innovation au travers de notre entité R&D en matière d’outils de diagnostic et de biomarqueurs ; enfin, l’acquisition de sociétés complémentaires à la nôtre. Nous avons ainsi récemment acheté la société liégeoise Ardesta, active dans la fabrication de mobilier de laboratoires. Nous comptons également disposer d’ici un an d’une structure aux Pays-Bas grâce à laquelle nous pourrons couvrir l’ensemble du Benelux. »

 

COUP DE CŒUR

«D’un point de vue privé, je pense bien évidemment à mon épouse, mes 3 enfants et nos 6 petits-enfants. Deux de mes enfants mènent aujourd’hui une carrière scientifique. Mon épouse et moi n’avons pourtant rien fait pour cela. Sans doute ont-ils contracté le virus lors des discussions qui animaient nos repas de famille. Le troisième a créé sa propre société dans l’IT. J’apprécie chez chacun d’eux le fait qu’ils soient des bosseurs dotés d’une culture du travail bien fait. Sur le plan professionnel, j’apprécie tout particulièrement le fait de construire avec des équipes et d’ensuite observer ce que nous avons bâti ensemble. J’ai aussi un coup de cœur pour InnovaTech, ASBL multidisciplinaire de la région Wallonne à laquelle j’ai fait appel pour des conseils éclairés sur différentes matières généralement bien complexes pour une PME qui tient à se développer.»

 

COUP DE GUEULE

CCIMAG_ANALIS_1264-2«Je n’aime pas du tout l’évolution d’un certain esprit de clocher à laquelle on assiste en ce moment en Belgique. De part et d’autre de la frontière linguistique, les acteurs se dédoublent, se multiplient. Une situation qui complexifie le travail d’une PME comme la nôtre présente en Flandre comme en Wallonie. Je tiens aussi à adresser un coup de gueule aux médias qui se plaisent à se concentrer sur les mauvaises nouvelles. Un discours qui choque l’optimiste que je suis. Cette approche rédactionnelle est destructrice. Elle rend ma vie de dirigeant plus difficile car je dois puiser en moi l’énergie pour rester positif et transmettre cette énergie à mon personnel également touché par cette sinistrose ambiante.»

 

DU TAC AU TAC

  • Quel est votre principal défaut ?

Je pense que je n’ai ni d’accélérateur, ni d’atténuateur. Avec moi, le bouton est toujours sur ON ou sur OFF.  Et mes proches vous le confirmeront, la plupart du temps, c’est sur ON ! Les idées et les projets se multiplient en permanence dans ma tête. Une activité telle que mon Conseil d’Administration a d’ailleurs décrété qu’il faudrait m’attacher (rires).

 

  • Votre plus grande qualité ?

J’ai tendance à toujours aller de l’avant. Le passé ne m’intéresse pas (ou peu). Je suis fondamentalement tourné vers l’avenir.

 

  • Si vous aviez une baguette magique pour Analis…

Comme je vous le disais tout à l’heure, nous portons un important projet de R&D. Parmi les différents projets que nous nous menons à moyen terme, il est celui comportant le plus d’incertitudes. Tout doit concorder pour que nous le réussissions : tendances du marché, concurrence, technologie, etc. Je recourrais donc volontiers à ma baguette magique pour nous aider à le concrétiser…

 

ANALIS C’EST :

  • Une entreprise active dans la distribution et la maintenance d’appareils scientifiques de laboratoire. Très étendue, sa gamme s’adresse à une multitude de secteurs (biologie clinique, séquençage de l’ADN, chimie, tests de matériaux, métrologie, , …) La firme a également développé des kits de diagnostic in vitro qu’elle fabrique et commercialise aux quatre coins du monde.
  • L’anagramme d’Arsenal Namurois d’Appareils pour Laboratoires et Instruments Scientifiques
  • 87 années d’existence
  • 133 collaborateurs
  • 2 sites (Suarlée et Gand)
  • Un chiffre d’affaires de 33 millions €
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À propos de l’auteur
Rédactrice en chef (Liège-Namur)
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