Belourthe : Oufti reprend des couleurs

Qui ne s’est jamais laissé tenter par Oufti, ces en-cas glacés au nom bien de chez nous ? Longtemps en vogue, ce produit a vu sa croissance sombrer au cours des dernières années. Désireuse de raviver la flamme de ce concept, l’entreprise Belourthe en a fait l’acquisition cet été. Une friandise dont elle croit au succès, y compris au-delà de nos frontières…

Ludivine Crahay, Responsable du département “surgelés” et fille de Vincent Crahay, Administrateur délégué de Belourthe.

C’était en 1990. Deux frères originaires de Thimister-Clermont, Jean-François et André Ruwet, se lançaient dans la production de fruits frais surgelés enrobés de chocolat belge. Une gourmandise baptisée Oufti qui allait connaître un retentissant succès dans notre pays.

Mais pour perdurer, le succès doit être entretenu. Et 25 ans plus tard, l’entrain n’y était plus du coté de la famille Ruwet. La marque s’essoufflait, les ventes périclitaient. Pour ne pas voir mourir son concept, l’entreprise familiale s’est mise en quête d’un repreneur, au début de l’année 2015. Elle l’a finalement trouvé à Hamoir, siège de la société Belourthe.

Etendre la palette du froid
Belourthe est essentiellement connue du grand public pour sa fabrication de céréales infantiles. Un produit qu’elle exporte dans une centaine de pays à travers le monde. Mais  “L’Entreprise de l’année 2014”  est également active dans la production de produits surgelés. Elle fut ainsi, durant 40 ans, la productrice attitrée des crêpes surgelées Maggi. Et lorsqu’en 2013, Nestlé décida de cesser la commercialisation de ses célèbres crêpes, la PME hamoirienne décida de sauver la ligne de production “surgelés” en commercialisant ses propres crêpes. Une nouvelle gamme vendue sous la marque CHIMAY Sélection (car les recettes ont été enrichies en jambon et fromage du pays de Chimay) qui occupe désormais la place de n°1 du marché en Belgique, devant des ténors tels qu’Igloo.

«Lorsque nous avons appris la mise en vente d’Oufti, nous n’avons pas hésité une seule seconde », explique Ludivine Crahay, Responsable du département “surgelés” et fille de Vincent Crahay, Administrateur délégué de Belourthe. « Notre famille provient également de la région de Thimister-Clermont. Nous avons donc toujours été bercés par le goût des Oufti. Outre le fait que nous étions convaincus du potentiel de ce produit, celui-ci nous permettait d’ajouter une nouvelle corde à notre arc dans le secteur du froid.»

Un nouvel atelier
Afin de redonner des couleurs à ce produit local, Belourthe a revisité le packaging d’Oufti. Un changement d’apparence allant de pair avec un changement de goût. « Nous avons bien entendu conservé la recette originale mais avons décidé de l’améliorer en renonçant, notamment, à l’huile de palme. Le chocolat, en revanche, est toujours bien de chez nous ! » Certains produits de la gamme ont été abandonnés pour concentrer les efforts sur les best-sellers : banane chocolat au lait, banane speculoos et fraise chocolat au lait.

Les machines de production initialement installées dans la société des frères Ruwet ont été transférées à Hamoir, dans un atelier flambant neuf. « Nous avons également recruté deux anciens collaborateurs de la firme », souligne Ludivine Crahay.

A l’international ?
A sa belle époque, Oufti était bien implanté dans la grande distribution et dans les cinémas belges. Deux réseaux de commercialisation que Belourthe a d’ores et déjà réactivés. « Nous y avons reçu un accueil dépassant nos espérances. Toutes les grandes enseignes de supermarchés nous ont donné leur feu vert.» Ne comptant pas s’arrêter en si bon chemin, la direction de Belourthe lorgne désormais du côté de nos voisins français. Des pourparlers sont en cours avec des complexes cinématographiques du Nord de l’Hexagone. Des contacts ont parallèlement été initiés avec le secteur de la grande distribution. « A terme, notre ambition est de vendre 1 million de boites d’Oufti par an », conclut Ludivine Crahay.