Du jus de grenade 100 % bio, c’est ce que propose Granaline, une jeune société fondée par Fouzia Oukacha en région liégeoise. Créée en 2013, elle commence à bien se développer à l’export.
Des études en biochimie à l’Université de Liège et un mémoire sur les antioxydants, il n’en faut pas plus à Fouzia Oukacha pour se passionner pour la grenade. Elle travaille d’abord comme assistante en médecine vétérinaire. « L’idée de créer des jus alicaments à base d’antioxydants me trottait toujours en tête », commence-t-elle. Elle entame une recherche scientifique sur les antioxydants et leurs bienfaits. « Marocaine d’origine, je consommais beaucoup de grenades. Un fruit très répandu dans le bassin méditerranéen et utilisé en médecine traditionnelle. Le jus de grenade contient en effet de hautes concentrations de polyphénols, des antioxydants naturels, plus que la pulpe fraîche et trois fois plus que le thé vert, le vin rouge, les cranberries et les myrtilles. Cette boisson est idéale pour ceux qui souhaitent être en forme toute la journée de manière naturelle. Ce fruit est par ailleurs peu calorique et peu sucré. Enfin, 100 grammes de grenade représentent 25 % des apports journaliers recommandés en vitamines C et 10 % des apports journaliers en vitamines B. Il est aussi riche en minéraux et en oligo-éléments. »
Au pavillon bio de Rungis
Séduite par tant de vertus, la jeune femme décide de lancer son entreprise avec la grenade pour cœur de métier. « Pour trouver des producteurs, je suis partie au Maghreb, en Espagne, au Portugal. Finalement, j’ai déniché la bonne variété dans le sud-est de la Turquie. Au Sial, le salon international de l’alimentation de Paris, j’ai rencontré un producteur, membre d’une coopérative d’arboriculteurs bios et certifié Ceres, un organisme allemand. J’ai eu un coup de cœur pour cette coopérative, car le travail des femmes y est valorisé pour les aider à s’émanciper. Ces producteurs travaillent avec une équipe de chercheurs agronomes et ont une charte éthique poussée. Les grenades sont cultivées dans des vergers ensoleillés et fertiles. Lorsqu’elles sont parfaitement mûres, elles sont cueillies à la main, lavées et pressées. » Après s’être fait accompagner par Job’In, qui l’aide à rédiger son plan financier, elle sollicite un emprunt auprès d’une banque. L’entreprise est créée le 1er avril 2013. « Mais j’avais commencé à travailler sur la grenade bien avant. J’avais déjà dessiné les étiquettes, conçu les flyers. Je pouvais désormais finaliser mon rêve. »
Les jus de Granaline sont préparés et élaborés à partir de fruits uniquement issus de l’agriculture biologique. Aujourd’hui, la jeune société en propose quatre saveurs : grenade, grenade/orange/carotte, grenade/cerise et grenade/figue. Si ceux-là sont réalisés en Turquie, une cinquième saveur, sur le marché depuis janvier, pomme/grenade/betterave, est confectionnée en région liégeoise. « Pour la nouvelle saveur, j’ai fait appel à un arboriculteur de Wasseiges. » Les produits sont distribués dans les magasins bios en Belgique, dans le nord de la France et au Luxembourg. Ils sont également disponibles via la vente en ligne. La jeune femme vient de conclure un contrat avec une grande chaîne de magasins bios en France, Biocoop, et un grossiste aux Pays-Bas. Les jus sont aussi présents dans le nouveau pavillon bio de Rungis.
Bientôt, une unité de production en région liégeoise
L’étape suivante est en cours. « J’ai aménagé un atelier laboratoire, déjà agréé par l’Afsca, ainsi que par Quality Partner, mon organisme certificateur bio. Je l’équipe au fur et à mesure de manière à pouvoir effectuer toute la production en région liégeoise. » Impossible de faire venir les grenades de Turquie. Pour un litre de jus, il faut entre 2,5 et 3 kilos de grenades ! « Je ferai venir des fûts de jus de grenade et le pressage des pommes et des betteraves se fera à Liège. Je pourrai ainsi suivre toutes les étapes de la production, de la presse à la mise en bouteilles. »
Fouzia Oukacha a aussi mis au point une gelée correspondant à chaque jus avec très peu de sucre de canne bio. Elle sera disponible sur le marché dès ce début d’année. « Mon prochain objectif est de créer mon unité de production en région liégeoise avec des fruits d’ici aux vertus spécifiques. L’alimentation constitue notre capital-santé. Mon objectif est de conscientiser les gens à mieux consommer, mieux vivre, mieux vieillir. » Un beau programme.
