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Dossier “Managers d’origine italienne” : le portrait de Nadine Lino (Lusis Communication)

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Managers d’origine italienne : leur botte secrète…

Ils ont vu le jour sous le ciel de la péninsule italienne, en Sicile ou en Belgique. Leur famille s’est installée en Wallonie et ces fils d’immigrés y ont grandi, y ont fait pousser leurs affaires sans couper leurs profondes racines. Ils témoignent quotidiennement qu’on peut être d’ici et d’ailleurs et réussir ici sans renoncer à cultiver les souvenirs et images d’ailleurs. Pourquoi leur demander de trancher : vert-blanc-rouge ou noir-jaune-rouge ? Laissons-les s’exprimer, en français ou en italien, non importa ! Découvrez le parcours, l’interview décalée ou les proverbes illustrant les valeurs et formes de management de nos chefs d’entreprise d’origine italienne…

Nadine Lino (42 ans) – Lusis Communication 

Licenciée en Communication de l’Université de Liège, Nadine Lino a consacré son mémoire de fin d’études à la question de l’identité italienne en Belgique. Après avoir enrichi son cursus d’un master à l’Université de Bologne, elle a travaillé, durant une dizaine d’années, dans des multinationales. En 2005, forte de son expérience, elle a créé l’agence Lusis Communication. Femme entrepreneur, Nadine Lino est également la fondatrice de Live in Color, une association née en 2015 pour venir en aide à l’enfance en difficulté au travers de différents projets dont le parrainage citoyen/réfugié des mineurs non accompagnés et des familles primo-arrivantes.

L’intervista

Les origines : « Mes grands-parents paternels sont originaires de Sicile. Ils ont quitté la province de Palerme au début des années 60 pour s’installer en Belgique. Mon père avait alors 5 ans. Très rapidement, mon grand-père a ouvert un magasin d’alimentation. Egalement doté d’une âme d’indépendant, mon père s’est lancé, quelques années plus tard, dans le secteur de la construction. J’ai donc grandi dans une famille où l’esprit d’entreprendre était bien présent. J’en ai presque logiquement hérité. Encore aux études, je savais que je créerai un jour ma propre société. »

Les valeurs familiales: « J’ai eu la chance de grandir dans une famille pour qui l’intégration était essentielle. Mes parents, tout comme ma grand-mère, m’ont toujours poussée vers l’exigence et l’excellence. Lorsque j’ai décroché mon diplôme universitaire, cela a été vécu comme une forme d’accomplissement, de réussite sociale par ma famille. »

Le cœur : « Plus jeune, je me suis longtemps interrogée sur mon identité. Etais-je belge ? Italienne ? Ce questionnement m’a d’ailleurs incité à consacrer mon mémoire universitaire à cette quête identitaire. Lors de mon master à Bologne, j’étais également à la recherche de moi-même. Je suis aujourd’hui plus apaisée vis-à-vis de ces interrogations. Je me considère tout simplement comme belgo-italienne. Lorsque les équipes nationales de foot de mes deux pays se rencontrent, je me sens tiraillée pendant tout le match. »

Ce qui est mieux en Italie que partout ailleurs : « Le sens du contact, la chaleur l’humaine, le côté vivant des gens. Les Italiens vivent intensément ce qu’ils disent.

L’endroit que vous préférez dans la Botte: « Je me rends en Italie deux à trois fois par an. J’ai besoin de cette dose d’italianité. Même si je suis née en Belgique, je me sens là-bas chez moi. J’aime beaucoup la ville de Rome et la région des Pouilles. Mais j’apprécie aussi la Toscane, la Sicile… Toute l’Italie, en bref ! »

L’importance de l’intégration est également au cœur votre association, Live in Color… : « Quand on est issu du parcours migratoire, je pense que l’on a à cœur de prouver des choses aux autres. Ainsi, j’ai longtemps eu envie de prouver mes aptitudes professionnelles. Mais arrivée à l’âge de 40 ans, sans délaisser ma casquette de chef d’entreprise, j’ai eu envie de m’investir en faveur d’une cause citoyenne. J’avais envie de mettre mes compétences et mon réseau au profit de l’enfance en difficulté, une période de la vie où les cartes ne sont pas encore jouées. C’est ainsi que Live in Color est née. Aujourd’hui, pas moins de 150 bénévoles – issus de milieux professionnels très variés – y sont actifs dans différents projets comme l’accueil et l’intégration des familles de migrants et des mineurs étrangers non accompagnés. Dans ce cadre, mon mari, mon fils et moi sommes devenus famille d’accueil pour 2 jeunes afghans. Une merveilleuse expérience humaine. Sans l’intégration, je ne serais pas devenue ce que je suis. Œuvrer en ce sens me parait donc essentiel pour construire le futur. »

Un proverbe italien ?

  • « Per la rosa spesso la spina si coglie (On n’obtient pas le respect, si l’on n’en témoigne pas). Le respect mutuel est au cœur des relations que j’entretiens avec mes clients, mes collaborateurs, mon entourage. Il est la clé de tout. Sans respect, les relations humaines ne m’intéressent pas. »
  • « Ben è cieco chi non vede il sole (Bien aveugle est celui qui ne voit pas le soleil).  Je suis une grande optimiste. Dans un parcours entrepreneurial où les embuches ne sont pas rares, j’essaie toujours de voir le soleil au bout du tunnel.

 

Lusis Communication :  Quai des Ardennes, 110 à 4031 Liège – Tél : 04/234.34.94 – info@lusis-com.be –  www.lusiscommunication.be

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Rédactrice en chef (Liège-Namur)
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