Wallonie

La pénurie d’ingénieurs ne se résorbe pas… au contraire

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Depuis 2016, Agoria Wallonie tire la sonnette d’alarme. Il faudrait 500 diplômés ingénieurs chaque année pour répondre à la demande des entreprises. Et pourtant, tant au niveau des inscriptions 2018-2019 que des diplômés 2018, les chiffres ne sont pas bons.

Ces chiffres sont ceux de la dernière étude (12/18) de la FABI (Fédération d‘associations belges d‘ingénieurs civils et bioingénieurs) et de lUFIIB (Union francophone des associations d‘ingénieurs industriels de Belgique). 

Ce cri d’alarme est renforcé par l’étude d’Agoria “Be The Change” sur les besoins futurs du marché du travail : en l’absence de mesures adéquates, pas moins de 584.000 postes vacants ne seront pas comblés en 2030 en Belgique. Environ 1 offre d’emploi sur 10 restera vacante en Belgique en 2030 ! Et pour le métier d’ingénieur, il sera en demande croissante dans les prochaines années : on estime le besoin supplémentaire de 1421 pour les ” general engineers ” et 440 pour les ” electro tech engineers ” d’ici 2030 !

Face à ces constats, il faut donc, plus que jamais, poursuivre les mesures visant la promotion des études techniques et scientifiques.

C’est pourquoi depuis plusieurs années, Agoria soutien certaines actions de promotion et de sensibilisation aux filières technologiques citons quelques exemples : le Polytechgames de l’ULB, le Mécatronic Contest de Henallux, le Roboday du Pass,… Récemment, Agoria a même été un pas plus loin en s’engageant de manière structurelle dans la Fondation pour l’enseignement (ayant pour vocation de renforcer les ponts entre l’enseignement obligatoire et l’entreprise) et la Maison des maths et du numérique.

Cependant, à elles seules, ces mesures n’ont pas suffi pour répondre aux besoins de la société et donc d’une certaine manière retarde sa croissance.

Agoria rappelait encore en décembre 2017 que “le métier d’ingénieur est crucial dans des secteurs clefs garants du bien-être de nos régions. L’ingénieur est en effet présent dans tous les domaines de l’entreprise et de la société, exerçant un rôle indispensable ; c’est particulièrement vrai dans les industries et la construction qui développent des solutions innovantes face aux grands défis sociétaux :  l’énergie et l’environnement, la lutte contre le réchauffement climatique, la mobilité, la sécurité des citoyens, de la cité et des bâtiments, les traitements innovants dans le domaine de la santé, ou encore l’économie des ressources naturelles grâce à l’économie circulaire”.

Les modalités de ces mécanismes incitatifs pourraient prendre diverses formes :

  • directement en faveur des étudiants concernés, à travers une diminution ou gratuité du minerval,
  • et/ou indirectement, par le biais d’un financement différencié des filières STEM des hautes écoles et universités, qui disposeraient ainsi de davantage de moyens pour rendre les cours plus attractifs.

Dominique Demonté rappelait d’ailleurs que ces incitants en faveur des études STEM existent dans d’autres pays. Aux États-Unis, certains Etats comme le Maine ou le Connecticut ont mis en place un mécanisme à effet décalé puisque les jeunes diplômés STEM y bénéficient d’avantages fiscaux pendant les cinq premières années de leur vie active. (carte blanche de Dominique Demonté – janvier 2019).

Cette recommandation est d’ailleurs reprise dans le Mémorandum d‘Agoria en vue des élections du 26 mai 2019 “renforcer l’activation des demandeurs d’emploi et l’orientation des élèves/étudiants avec des mécanismes plus incitatifs (voire contraignant) d’orientation vers les filières d’études et de formation correspondant aux métiers en pénurie, y compris un financement différencié (bonus) des structures organisant ces filières d’enseignement/formation.”

Ajoutons la recommandation “Mise à jour des programmes et habilitations dans l’enseignement supérieur en veillant à une spécialisation des établissements (éviter la dispersion et la concurrence entre les établissements) (…) pour une offre d’enseignement optimale. Restons chez les ingénieurs, pour les ingénieurs industriels, 11 établissements organisateurs en Fédération Wallonie Bruxelles. Cependant, un seul établissement représente à lui seul 34,9% des inscrits et 23% des diplômés. Si on y ajoute 3 autres établissements, ils représentent 79% de la population ingénieurs et 65 % des diplômés.

D’autre part, Agoria souhaite passer de la parole aux actes en déterminant, de manière concertée, une STEM Strategy, en collaboration avec d’autres fédérations sectorielles afin que demain les filières les plus demandées par les entreprises soient aussi les plus sollicitées par les jeunes !

Memorandum – Élections 2019

Pour connaître toutes les positions et recommandations d’Agoria à l’attention de nos prochains gouvernements, notamment en matière d’enseignement, surfez sur www.agoria.be/techmatters

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Publication par communiqué de presse.
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