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Coccibel : une maroquinerie artisanale et végétale

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Avec Coccibel, la Hutoise Annick Palleschi réalise des sacs et autres accessoires écoresponsables, conçus et confectionnés à partir de matières renouvelables et recyclables issues du monde végétal. Un sac durable en liège ou en feuilles d’ananas, voilà le chic ! 

Un événement difficile peut être l’occasion de rebondir et de prendre une nouvelle voie.

Il y a quelques années, un problème de santé oblige Annick Palleschi à arrêter son travail en cuisine dans l’horeca. Elle se soigne et en profite pour réfléchir. « Pour l’anniversaire d’une de mes petites-nièces, j’ai confectionné un sac et un portefeuille en tissu, raconte-t-elle. J’avais de très beaux tissus chez moi et une bonne base de couturière. Cette activité m’a plu. » Sa nature curieuse et créative fait le reste.

Voici un an, elle découvre les cuirs végétaux sur Internet. Cela fait tilt. « J’ai eu un coup de coeur. » La voie à suivre. Annick se forme en gestion chez ALPI, se met à dessiner des patrons, à réaliser des prototypes. « Je me suis prise de passion. » Elle se rend chez un artisan du cuir à Limal pour observer sa façon de travailler, couper, assembler les pièces… « Savoir comment m’y prendre m’a demandé beaucoup de temps, mais j’y suis arrivée. »

 

Créations écoresponsables

Pour Annick, les avantages des tissus et cuirs végétaux sont évidents. « Ils nous permettent de nous distinguer avec des accessoires originaux, tout en étant au plus proche de la nature dans une démarche écoresponsable. Mes créations sont fabriquées à partir de tissus (ou cuirs) végétaux, alternatives aux cuirs animaux et aux matières synthétiques à base de pétrole. »

Dans son atelier hutois, elle travaille autant que possible des matières écoresponsables et durables. «Elles sont les moteurs de ma créativité. En tant que couturière de métier, je m’occupe entièrement de la conception de mes créations, de la découpe à la finition main, jusqu’à la pose des rivets, quincaillerie et autres décorations. » Ses modèles, simples et pratiques, mettent en valeur ces matières végétales.

Pour ses créations, Annick utilise le liège et l’ananas. Le liège vient du Portugal et d’Espagne. « J’ai d’abord effectué des recherches pour connaître la qualité et la façon dont ces productions étaient fabriquées. Disposer de liège ne nécessite pas l’abattage d’un arbre, car celui-ci régénère son écorce entre 9 et 10 ans après l’écorçage. Il n’y a donc pas de destruction de l’écosystème. »

Dans un deuxième temps, elle découvre le cuir d’ananas et contacte une société qui en produit aux Philippines. « Avec un matériel spécifique, j’ai commencé à travailler cette matière. Dénommée Pinatex, elle est fabriquée à partir de longues feuilles d’ananas aboutissant à un substrat intissé. Produit à partir de déchets, ce textile végétal biologique ne requiert pas de terrain, d’eau, de pesticides ou d’engrais supplémentaires. » Annick ne s’en tient pas là. Après le liège et l’ananas, elle fait une autre découverte intéressante, le cactus. « Je suis en contact avec une société au Mexique qui fabrique du cuir de cactus afin qu’elle m’en livre. » 

 

Déjà des demandes de l’étranger

Avec Coccibel, Annick Palleschi propose des sacs à main, des pochettes, des porte-monnaie, des portefeuilles. « Je vais aussi travailler pour les hommes et leur confectionner des nœuds papillons, des ceintures… Car la demande est là. » Ses créations sont distribuées dans quelques boutiques de la région de Liège et de Huy. Elles sont aussi vendues sur le site Coccibel et sur De l’Art en mains, un site qui présente le travail d’artisans. Elle participe également à des marchés locaux, quand c‘est possible.

La créatrice ne manque ni d’idées, ni d’objectifs. « Je souhaite participer à des salons de créateurs. Si ce que je réalise actuellement se situe dans le moyen de gamme, j’ai aussi parmi mes projets celui de travailler dans le haut de gamme. En tant qu’artiste, j’aimerais réaliser des créations uniques avec des matériaux qui le sont tout autant. » La Hutoise s’est déjà fait connaître hors de nos frontières et reçoit des demandes de l’étranger, « notamment de Pologne, car là-bas, ils ne connaissent pas encore le cuir végétal. » Cela ne saurait tarder.

Coccibel  – Annick Palleschi :  0497/74.87.98 – info@coccibel.be www.coccibel.be

 

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