Les cheveux texturés englobent les cheveux crépus, frisés et bouclés. Ils sont les éternels délaissés des circuits traditionnels. En cause ? Le diktat du cheveu lisse ! Malou Lourtie est revenue à son cheveu naturel il y a 10 ans. En lançant Kiburi, c’est toute son expérience qu’elle souhaite partager.
« J’avais défrisé mes cheveux pour un mariage : le début de la fin ! Il fallait continuer à les défriser deux fois par an, les produits me brûlaient le crâne. J’ai continué jusqu’à l’âge de 28 ans, puis je suis tombée sur des vidéos qui montraient comment les soigner pour les laisser au naturel. Une véritable révélation ! » Depuis cette découverte faite il y a 10 ans, Malou Lourtie est revenue à son cheveu naturel. En cherchant des produits, des conseils, des techniques, la jeune femme se rend vite compte qu’il est compliqué, en Belgique, de trouver des produits et conseils adaptés aux cheveux texturés.
Le marché est davantage orienté vers le cheveu lisse. Certes, il existe des salons de coiffure dits « afro », mais ce terme recouvre souvent des soins pour le cheveu dénaturé (défrisage ou lissage excessif) ou artificiel (extensions, tissages). Ces alternatives sont privilégiées, car aucune solution n’est proposée pour entretenir facilement les cheveux texturés au naturel.
Kiburi, la fierté
En mars 2020, c’est l’étincelle. « Je suis en reconversion professionnelle, et je me rends compte que je passe une bonne partie de mon temps à mes routines de soins de coiffure, je regarde des vidéos, je teste des produits, je fais des soins maison… Pourquoi ne pas en faire un projet professionnel ? »
Après plusieurs mois d’accompagnement chez Job’In, Malou pose les bases de son projet et structure son business plan. Fière de sa chevelure crépue naturelle, elle prend la décision d’ouvrir un commerce de proximité, complété d’un e-shop, consacré aux cheveux texturés en Cité ardente. Dans un premier temps, elle sera présente dès cet été au « Léopold commerce partagé », une cellule mise à la disposition de créateur·trice·s de Liège souhaitant se confronter à la réalité de leur marché.
À travers cette boutique, c’est toute son expérience personnelle que Malou souhaite partager. Pourquoi Kiburi ? Cela signifie fierté en swahili, sa langue maternelle. « Depuis le retour à mon cheveu naturel («big chop» comme disent les Américains), j’ai pu me reconnecter à mes origines congolaises et en être fière. Le besoin de modèle, l’importance de la représentation est primordiale pour stimuler la confiance et l’estime de soi.
«Trouver des produits et accessoires de qualité, adaptés aux cheveux texturés, ne devrait pas être une chasse au trésor, mais quelque chose de normal ! »
Hommes et enfants admis !
La boutique offrira une gamme de produits et d’accessoires non agressifs et adaptés aux cheveux texturés ; elle se voudra également un lieu de bienveillance et de conseil, pour tous, hommes, femmes et enfants.
Des ateliers seront organisés pour faciliter les moments de soins : qu’ils deviennent un réel moment de détente, et qu’ils permettent de ne pas gaspiller son argent dans des produits inefficaces et toxiques. Kiburi compte aussi montrer aux parents comment prendre soin des cheveux naturels de leurs enfants en évitant les grosses larmes !
Une campagne sur Crowd’in
Malou a décidé de lancer sa campagne de crowdfunding sur la plateforme liégeoise Crowd’in. Pas de soucis pour les contributeurs aux cheveux lisses : vous pourrez trouver votre bonheur dans la gamme «Do It Yourself» et Zéro Déchet de Kiburi. Les contributeurs viendront compléter l’apport personnel de la jeune femme pour l’achat du premier stock de produits. En cas de succès, Malou pourra assurer sereinement sa transition professionnelle entre la couveuse d’activités et son nouveau statut d’indépendante.
La campagne est ouverte sur Crowd’in, dès 10 euros
