‘Ces entreprises qui font vivre le sport’. Euro de football, JO, Paralympics… : 2024 est une année sportive. L’opportunité de lever le voile sur des entreprises qui, de près ou de loin, touchent au sport. Durant cet été, nous vous convions à des découvertes tout à fait inattendues et incroyablement variées…
Aujourd’hui, rencontre avec Pierre Gérondal, fondateur et gérant de Gérondal à Malmedy.
Quelle est votre activité ?
«Avec mon associé, Olivier Boulanger, nous travaillons au développement de la marque de skis en bois. Nous travaillons avec un grand champion, Seppe Smits, le Belge le plus titré dans les sports d’hiver. Il développe le snowboard à travers la marque Gérondal. On fait des skis comme les autres marques. Ce qui nous différencie, c’est d’avoir remplacé la finition plastique par le bois. Mais à l’intérieur, il y a toujours de la fibre de verre pour des skis haut de gamme de compétition. Nous proposons une gamme complète de skis alpins et de snowboards. Tout est produit à Malmedy. Chaque année, on fait couper les bois dans un rayon de 200 km autour de Malmedy.»
Comment en êtes-vous arrivé à travailler dans le secteur sportif ?
«Je suis designer avec pour spécialité le design durable. Nous travaillons deux types de matériaux, les matériaux composites (fibre de verre, fibre de carbone) et tout ce qui est bio comme la résine ou la fibre de lin. Nous nous concentrons sur la fabrication de skis et de meubles de bois. Au fil de différents projets, j’ai découvert la beauté et les qualités du bois. Ma curiosité m’a poussé ensuite à expérimenter un autre élément qui me fascine, la neige et, par conséquent, les skis.»
Quelles sont vos références ?
«Nous avons une clientèle, soit qui fait l’effort d’aller vers le respect de l’environnement, soit une clientèle un peu luxueuse, nos skis coûtant quand même deux ou trois fois plus cher que dans les magasins. Mais notre production est très limitée. Nous fabriquons à peine une centaine de skis par an. Nos clients ont aussi le choix de la customisation. Parmi la gamme, ils peuvent choisir l’essence de bois en finition, un logo, une couleur spécifique. Notre clientèle est belge à 30 % et internationale à 70 %: des Japonais, Canadiens, Chinois, Australiens, Néo-Zélandais… Ce sont de très bons amateurs qui ont déjà d’autres paires de skis et sont souvent propriétaires de chalets en montagne. Nous avons quelques pros aussi.»
Avez-vous des contacts avec le monde sportif ?
«Nous ne cherchons pas à avoir des contacts avec le monde sportif. Nous fabriquons les planches de Seppe Smits pour des compétitions en snowboard freestyle. Nous côtoyons souvent Armand Marchant, le meilleur skieur belge qui nous a déjà aidés à développer la gamme. L’idée n’est pas d’avoir une marque de compétition, nous sommes plutôt dans le ski plaisir, un ski émotion, des passionnés avec un bon niveau.»
Tirez-vous une satisfaction particulière de fournir ces skis à cette clientèle ?
«C’est un petit challenge de fournir ces personnes qui, au départ, n’ont pas d’ambition durable. Mais ces deux dernières années, cela a fortement changé. Autre satisfaction, je vais à nouveau refaire les trophées de la Formule 1. L’idée de venir dans ce monde de l’automobile avec ces trophées en bois pour un message plus durable me plaît.»
Avez-vous des relations privilégiées avec vos clients ?
«Bien sûr. Je pense avoir le plus gros carnet de très beaux chalets dans les Alpes! Mes clients sont devenus quasiment des amis.»
Quel regard portez-vous sur les Jeux Olympiques ?
«Les JO d’hiver se dérouleront en février 2026 à Milan/Cortina en Italie. D’ici là, je pourrai assister aux championnats du monde de ski à Cervinia, en Italie, en novembre. Un moment de sport et de fortes émotions dont je reste un grand fervent.»
(Photo Gérondal)