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Aerosint : un procédé d’impression 3D qui fait parler les poudres

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reportage chez Aerosint, jeune boîte liégeoise active dans l'impression 3D qui a levé un peu plus d'un million d'euros en un an. Photo de l’impression 3D et Edouard Moens De Hase (Co fondateur ) et Matthias Hick (fondateur en short)

La start-up liégeoise Aerosint a développé un procédé d’impression 3D innovant qui rend possible la réalisation d’objets à l’aide de plusieurs poudres polymères au lieu d’une seule. Une importante levée de fonds va lui permettre d’accélérer son développement.

Start-up liégeoise active dans l’impression 3D, Aerosint est issue d’une autre start-up, namuroise celle-là, M4ke-It, créée en 2015. Son fondateur a l’idée de rendre l’impression 3D multi-matériaux et engage pour ce faire un ingénieur, Matthias Hick. Celui-ci devient cofondateur d’Aerosint, créée en 2016, avec Edouard Moens de Hase, ingénieur de gestion de formation. Six ingénieurs travaillent déjà au développement de cette innovation dans la technologie de l’impression 3D à base de poudres polymères. « Nous développons une tête d’impression 3D qui permet de créer des couches de poudres composées de plus d’une poudre de plastique ou de métal, commence Edouard Moens de Hase, Administrateur délégué d’Aerosint. Au sein d’une même pièce, il sera possible de combiner différents matériaux rigides ou flexibles, différentes couleurs ou propriétés mécaniques, ou encore d’installer de la conductivité. Par exemple, imprimer une piste conductrice dans une pièce en plastique.»

Utile pour le médical et la robotique
En quoi ce procédé est-il innovant ? « Actuellement, la technologie traditionnelle ne permet que des impressions avec une seule poudre. Avec notre tête d’impression, il sera possible d’imprimer des objets à l’aide de plusieurs poudres de plastique, et donc de réaliser des objets dotés de résistances et de flexibilités multiples, ainsi que des tests multi-matériaux. Par exemple, une entreprise qui fabrique des plâtres par impression 3D pourrait imprimer à certains endroits du plâtre, et ailleurs un autre flexible. En multi-métal, il sera possible de combiner de l’acier et du cuivre pour une meilleure conductivité électrique ou thermique. »

Cette technologie, destinée à des imprimantes 3D industrielles, pourrait s’avérer très utile dans le domaine médical ou la robotique. « Elle offre donc pas mal de potentialités, mais aujourd’hui nous devons d’abord les valider en réalisant des impressions-tests pour nous assurer que ces matériaux sont bien compatibles. » Actuellement, différents prototypes fonctionnels sont intégrés dans une machine imprimante 3D industrielle de fabrication allemande. « Cette mise sur site va nous permettre de tester notre tête d’impression dans un environnement approprié. » 

Commercialisation prévue dès 2019
Entre-temps, la start-up continue son chemin. Elle vient d’augmenter son capital de 850.000 €. Une augmentation à laquelle ont participé les investisseurs historiques, le groupe Meusinvest et l’Innovation Fund. Est venu s’adjoindre un nouvel investisseur privé, Peter Mercelis, co-fondateur et CEO de l’entreprise louvaniste Layerwise, spécialisée dans l’impression 3D de métaux pour des applications médicales et aujourd’hui vendue à l’un des leaders mondiaux de l’impression 3D. « L’apport de fonds va d’abord permettre de poursuivre le développement technologique de notre innovation, ainsi que différentes versions de notre tête d’impression. Si nous avons une tête pour les plastiques, nous sommes en train d’en développer une autre pour les métaux. Cette augmentation de capital va aussi servir à renforcer notre portefeuille de propriété intellectuelle qui compte actuellement trois brevets. »

Une mise sur le marché à destination des industriels de l’aéronautique, du secteur médical ou de la robotique est envisagée à court terme. « Nous aimerions pouvoir commencer la commercialisation de la tête d’impression auprès de fabricants de machines dès 2019. » Et pourquoi pas dans quelques années, développer toutes les machines et commercialiser l’ensemble ? Dans cette perspective, Aerosint souhaite augmenter son effectif actuel. « Une personne vient d’être engagée pour la fin de cette année et nous en engagerons encore en 2019 afin d’accélérer notre développement technologique. A long terme, notre ambition est de devenir un acteur important de l’impression 3D sur le marché international. »

 Aerosint SA : Rue des Pôles, 1 à 4000 Liège - Tel : 04/361.5916 - www.aerosint.com
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