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Le statut unique, un an plus tard

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Un peu plus d’un an après l’entrée en vigueur du statut unique1 le 1er janvier 2014, 66 % des responsables RH déclarent opérer conformément à la nouvelle législation. Tel est ce qui ressort d’une enquête indépendante réalisée auprès de 200 responsables RH belges à la demande de Robert Half. Cette mise en conformité ne s’est toutefois pas déroulée sans mal : selon 65 % des répondants, l’application de la nouvelle législation dans leur entreprise représente en effet un sérieux défi.

Le statut unique allonge le processus de recrutement et favorise l’adoption de solutions plus flexibles en matière de personnel

Près de la moitié (46 %) des responsables RH belges constatent un allongement du processus de recrutement depuis l’introduction du statut unique. Frédérique Bruggeman, Managing Director Robert Half Belux, commente : « Depuis la suppression de la période d’essai et l’introduction de nouvelles règles en matière de préavis, les entreprises consacrent de plus en plus de temps au processus de recrutement car elles veulent être sûres de leur choix. Mais en faisant ainsi traîner ce processus en longueur, elles courent le risque de passer à côté d’excellents candidats, ceux-ci ayant souvent le choix parmi plusieurs offres d’emploi. »

Plus d’un quart (28 %) des responsables RH engagent davantage de professionnels intérimaires depuis l’entrée en vigueur du statut unique. Le recours aux étudiants pour des missions temporaires est également populaire auprès de 22 % d’entre eux. L’intérim constitue dans bien des cas une étape intermédiaire vers un contrat permanent. 13 % des répondants indiquent en effet engager des professionnels temporaires dans l’intention de leur offrir un contrat fixe s’ils répondent aux attentes. « Depuis l’introduction du statut unique, les entreprises font de plus en plus appel à des travailleurs temporaires en raison de la flexibilité de cette formule. Si le collaborateur satisfait à leurs attentes, la mission temporaire débouche souvent sur un engagement fixe. L’employeur peut ainsi non seulement tester les aptitudes professionnelles de sa nouvelle recrue, mais aussi s’assurer de sa compatibilité avec la culture d’entreprise avant de lui proposer un CDI », explique Frédérique Bruggeman.

Certaines entreprises ont décidé de geler les recrutements à cause du statut unique : 18 % des recruteurs préfèrent répartir la charge de travail (additionnelle) entre les effectifs existants plutôt que d’engager des renforts. Seuls 13 % des responsables RH ne sont pas influencés dans leur politique de recrutement par le statut unique.

Le statut unique n’influence pas seulement la politique de recrutement. 45 % des responsables RH surveillent aussi de plus près les activités de leurs collaborateurs. Le suivi et la gestion des performances font donc l’objet d’une attention plus soutenue de la part des entreprises. La politique de « comp & ben» (« compensation & benefits », rémunération et avantages) figure elle aussi au rang des priorités de nombreux responsables RH : 36 % d’entre eux estiment nécessaire de rationaliser la politique de rémunération de l’entreprise et 15 % soulignent l’accroissement de tâches administratives causé par le changement de législation.

La nouvelle législation n’est pas encore respectée par tous
Même si la majorité (66 %) des entreprises confirment avoir pris les mesures nécessaires dans le cadre du statut unique, 16 % des responsables RH reconnaissent que leur entreprise n’a pas encore procédé aux adaptations requises. 18 %, soit environ un responsable RH sur cinq, ne sont même pas certains que leur entreprise soit conforme à la législation.
Frédérique Bruggeman poursuit : « Face au surcroît de travail engendré par l’adoption du statut unique, beaucoup d’entreprises ont fait appel à des intérim managers spécialisés en ressources humaines et à des experts externes pour gérer ces changements au cours de l’année écoulée. Vu qu’un grand nombre d’entreprises n’ont pas encore procédé à tous les changements nécessaires et souhaitent se faire une idée plus précise des répercussions de la nouvelle législation sur la marche quotidienne de leurs affaires, la demande en spécialistes devrait se maintenir dans les mois à venir. »

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Publication par communiqué de presse.
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