Wallonie

Le crédit-temps privilégié par les employés

3 Minute(s) de lecture

Durant ces cinq dernières années, la part totale de travailleurs en crédit-temps a augmenté de plus d’un quart. Il est frappant de constater que, de manière générale, les employés recourent deux fois plus au crédit-temps que les ouvriers. C’est ce qu’il ressort d’une étude d’Acerta sur l’évolution des différents types de crédits-temps.

Le crédit-temps est une forme de temps libre supplémentaire auquel le travailleur peut prétendre dans un cadre légal. Durant cette période, l’exécution du contrat de travail est suspendue totalement ou partiellement tandis que les pouvoirs publics versent une allocation au travailleur. Outre le système de crédit-temps général, il existe les congés thématiques, pris en raison de circonstances particulières : congé parental, assistance médicale et congé palliatif. L’ONSS octroie une indemnité majorée pour ces congés thématiques. Durant les cinq dernières années, la part totale de travailleurs en crédit-temps a augmenté de 1,94 % à 2,49 %.

Disparition du tabou auprès des hommes
Depuis 2012, le congé parental à temps partiel affiche une tendance à la hausse, Benoit Caufriez, Account Manager chez Acerta,  précise le phénomène : « Chez les hommes principalement, le tabou lié au congé parental semble s’effacer toujours davantage. Le nombre d’hommes qui ont demandé un congé parental à temps partiel durant les cinq dernières années a enregistré une augmentation de 40 %. Comme les mères, les pères souhaitent pouvoir passer du temps avec leur enfant. Nous escomptons une poursuite de la croissance de cette tendance à l’avenir. »

De manière générale, un plus grand nombre de femmes optent pour les différentes formes de crédit-temps, mais en termes de pourcentages, les hommes sont en train de réduire cet écart : en 2012, 25 % de l’ensemble des travailleurs qui sollicitaient un crédit-temps étaient des hommes, contre pratiquement 30 % déjà en 2016.

Disparité entre les employés et les ouvriers
Notons que les employés recourent deux fois plus au crédit-temps que les ouvriers. « Les employés sont souvent plus informés de leurs droits que les ouvriers », explique Benoit Caufriez. « En outre, dans l’univers des ouvriers, il règne toujours une culture selon laquelle le crédit-temps et le congé parental ou palliatif ne sont pas convenables. » Près de trois fois plus d’employés que d’ouvriers ont choisi de prendre un congé parental à temps partiel. Seul le congé pour assistance médicale survient plus souvent chez les ouvriers.

Le travail à quatre cinquièmes le plus populaire

61% des personnes qui bénéficiaient d’une forme de crédit-temps lors des cinq dernières années l’ont utilisé sous la forme du travail à quatre cinquièmes. Les interruptions totales ou les emplois à mi-temps ont clairement perdu en popularité.

Modifications légales du crédit-temps
En 2015, un certain nombre de facettes du cadre juridique en matière de crédit-temps ont été modifiées. D’un point de vue légal, le crédit-temps motivé reste inchangé ; en revanche, l’âge pour la diminution de carrière jusqu’à l’âge de la pension a été relevé de 55 à 60 ans, et les allocations pour les crédits-temps sans motif ont été supprimées. Si, dans les deux cas, le travailleur a encore le droit de demander ces formes et l’employeur est encore obligé d’attribuer le crédit-temps sans motif, aucune indemnité n’est plus octroyée à cet effet. L’influence des modifications du cadre juridique ne se reflète pas encore dans les chiffres. Nous attendons un recul du crédit-temps à long terme à la suite de ces adaptations légales.

Travail faisable sans crédit-temps
Au niveau des entreprises, il existe une multitude de possibilités pour parvenir à des solutions qui procurent plus de flexibilité au travailleur concernant le nombre d’heures, le lieu et le moment de travail. « Dans le cadre des soins aux enfants ou à un membre de la famille malade, le télétravail peut par exemple soulager une préoccupation majeure sur le plan de la garde. Dans ce cas, l’employeur et le travailleur peuvent facilement déboucher sur un compromis », selon Benoit Caufriez. Dans le contexte du travail faisable, la proposition de Kris Peeters relative à l’épargne-carrière peut offrir une solution pour les personnes qui requièrent du temps libre supplémentaire à des moments déterminés de leur vie. « Avec l’épargne-carrière, un travailleur peut travailler plus dur durant les périodes de pointe, pour ensuite prendre des vacances supplémentaires quand il en a besoin. De plus, le travailleur peut constituer chaque année un certain nombre de jours de vacances comme avantage extralégal, en accord avec l’employeur. Il peut éventuellement prendre ses jours de vacances épargnés au fil des années », conclut Benoit Caufriez. « Néanmoins, le cadre légal actuel permet déjà d’offrir davantage de vacances aux travailleurs. Ainsi, le travailleur peut par exemple convertir une partie de son bonus en des congés payés supplémentaires sans que le coût salarial pour l’employeur augmente de ce fait. Le travailleur qui preste des heures supplémentaires peut également décider de ne pas percevoir le sursalaire pour les heures supplémentaires et de convertir celles-ci en repos compensatoire complémentaire. Il devra par contre convenir avec son employeur du moment précis où il prendra ce repos compensatoire. »

4344 posts

À propos de l’auteur
Publication par communiqué de presse.
Articles
Vous pourriez aussi aimer
Wallonie

Le nouveau schéma de développement du Territoire a un impact sur les entreprises aussi

1 Minute(s) de lecture
Voilà un outil qui impacte beaucoup d’entreprises de près ou de loin : le Schéma de développement du Territoire (SDT). Il n’avait pas…
Wallonie

Un quart des accidents du travail concernent les nouvelles recrues

3 Minute(s) de lecture
Les nouveaux employés courent un risque élevé d’accident du travail. Une analyse de l’assureur AXA Belgium – leader sur le marché de…
Wallonie

Un an de droit à la déconnexion : impact positif, mais encore trop d'employés contactés hors des heures de bureau...

3 Minute(s) de lecture
Un an après la mise en place du ‘droit à la déconnexion’, plus de la moitié des employés (54%) sont encore contactés…