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Quel est l’impact de l’Intelligence Artificielle sur le personnel et les RH ?

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Les dirigeants d’entreprise et les responsables RH ne prévoient pas de vague de licenciements massifs dans un avenir proche en raison de l’essor rapide des applications ayant recours à l’IA, dont ChatGPT. C’est ce qui ressort d’une enquête du prestataire de services RH Acerta auprès de 250 d’entreprises. Néanmoins, les entreprises sous-estiment encore le degré de préparation dont ont besoin leurs travailleurs pour utiliser correctement les derniers outils pilotés par l’Intelligence Artificielle (IA), selon Acerta.

Si ChatGPT et les autres outils utilisant l’IA s’établissent de plus en plus dans les milieux professionnels, l’automatisation et la robotisation accrues ne conduiront donc pas à des licenciements massifs selon les dirigeants d’entreprise belges et les responsables RH.
Plus de huit employeurs sur dix (82 %) estiment que même avec une IA avancée, ils auront toujours besoin d’autant de travailleurs, alors que 14 % d’entre eux s’attendent à devoir licencier une partie de leur personnel. 4 % envisagent même d’avoir besoin d’engager davantage de main-d’œuvre.

« Le fait qu’une grande majorité d’employeurs ne considèrent pas l’IA comme une menace pour leur personnel est une bonne nouvelle en soi » indique Benoit Caufrier, director chez Acerta Consult. « Il est toutefois important que les entreprises s’intéressent de près à l’impact de l’IA sur leur milieu professionnel. En effet, même si l’IA n’aura que peu ou pas d’influence sur le nombre de collaborateurs, elle affectera tout de même leur rôle au sein de l’organisation dans un avenir proche. Une chose est sûre : l’intelligence artificielle va profondément modifier le contenu du travail dans les années à venir. »

Qui dit adoption de l’IA, dit formation à l’IA

Le travailleur moyen est-il prêt à ce que l’IA modifie profondément son travail d’ici peu ? Selon les dirigeants d’entreprise et les responsables RH interrogés, ce n’est pas le cas pour le moment. La moitié (51 %) des employeurs indiquent que leur personnel a besoin d’une préparation supplémentaire pour utiliser correctement les outils ayant recours à l’IA, dont Chat GPT. De nombreuses entreprises ne sont toutefois pas encore pressées de se préparer : 56 % des entreprises n’ont pas encore entamé la formation de leur personnel.

« Ainsi, un employeur sur deux estime qu’il n’est pas nécessaire de préparer davantage le personnel à l’IA » constate Benoït Caufrier. « Cependant, les employeurs ne doivent surtout pas sous-estimer l’influence de l’IA, car son adoption ne sera couronnée de succès que si elle s’accompagne de la formation requise sur le lieu de travail. Outre les travailleurs qui développent la technologie de l’IA, l’IA affectera également d’autres emplois. C’est à l’employeur et aux RH de prévoir cette préparation, notamment sur la manière d’interpréter la contribution de l’IA. »

Quid de l’IA au sein des RH ?

Le fonctionnement du service RH, lui aussi, changera à la suite de l’introduction de l’IA. Aujourd’hui, l’IA est principalement perçue comme utile dans le domaine RH du recrutement et de la sélection : 38 % des employeurs reconnaissent déjà sa valeur ajoutée dans ce domaine. Dans une moindre mesure, l’IA est également déjà appréciée dans le développement des talents (25 %) et les évaluations (23 %).

« Dans le paysage des technologies de l’information et de la communication » relève Benoit Caufrier, « plusieurs outils pilotés par l’IA existent déjà et sont en cours de développement. Par exemple, les outils d’extraction de CV, la sélection des valeurs, les prévisions du chiffre d’affaires… Il s’agira de séparer le bon grain de l’ivraie, et surtout d’apprendre à utiliser correctement les outils pour ce à quoi ils sont destinés et d’avoir des débats éthiques à ce sujet.
Pour la plupart des domaines RH, nous en sommes encore à la première étape en matière d’IA : la collecte de données pertinentes. Par ailleurs, l’IA est déjà reconnue comme une technologie utile pour formuler des recommandations. Nous acceptons par exemple que l’intelligence artificielle traite les données pour formuler des conseils sur les candidats ou sur les formations qui conviennent à un travailleur particulier. Cette technique est déjà utilisée pour d’autres applications que nous connaissons bien, telles que la recommandation de séries en fonction de notre comportement de téléspectateur. Mais que l’IA puisse prendre les décisions finales à notre place, nous en doutons. Différents critères entrent en effet en jeu dans la prise de décision et doivent en plus être pesés. Il s’agit d’une tâche beaucoup plus complexe, qui ne peut donc pas être confiée à l’intelligence artificielle. L’IA est plutôt un bon assistant. »

(Photo Alexandra Koch / Pixabay)

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Publication par communiqué de presse.
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