Liège-Verviers

Une coopérative plus que centenaire

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Coopératives, ETA, libérées, familiales, dirigées par un tandem ou un trio, fruit d’un management by out, etc.: nous sommes partis à la rencontre d’entreprises qui ont un modèle particulier. Aujourd’hui, rencontre avec Eric Walin, directeur général de SCAR à Herve qui fabrique et distribue de l’alimentation pour bétail.

QUELLE EST L’ACTIVITÉ PRINCIPALE DE L’ENTREPRISE ?

« SCAR fabrique et distribue des aliments pour le bétail, en conventionnel pour notre agriculture territoriale et en agriculture biologique pour la Wallonie. Nous sommes un leader pour le bio.»

QUEL EST VOTRE MODÈLE D’ORGANISATION ?

« La société coopérative qui appartient à des agriculteurs et à d’anciens agriculteurs, avec la notion d’un homme une voix. Nous sommes en lien direct avec eux. Une coopérative est là pour offrir un service ou un produit de ses actionnaires ou du métier de ses actionnaires. Le but de départ est de produire et de livrer des aliments avec un vrai conseil compétitif et de qualité pour nos éleveurs actionnaires. L’âge de la société, 125 ans, lui donne un atout, celui de la maturité dans la professionnalisation.»

COMMENT ÊTES-VOUS ARRIVÉ À CETTE FORME ?

« Originaire du Pays de Herve, la coopérative SCAR (Sociétés Coopératives Agricoles Réunies des régions herbagères) a été fondée en 1898. Elle a toujours son siège à Herve. Elle réunit aujourd’hui plus de 2500 coopérateurs éleveurs actifs dans diverses spécialités animales et dans différentes zones géographiques: Condroz, Eifel, Ardenne, Hesbaye, Cantons de l’Est et jusqu’au Grand-Duché de Luxembourg et la Flandre. La coopérative plus que centenaire a toujours su se développer et se préserver.»

QUEL EST L’IMPACT SUR LA GOUVERNANCE ?

« Les coopérateurs peuvent assister à des assemblées générales. C’est l’occasion de se rencontrer. Ils nomment les membres du conseil d’administration, douze agriculteurs actuellement. Ils nomment aussi des managers qui vont assurer la gestion journalière dans l’entreprise. L’interface est le comité de gestion, composé de moi-même et de quelques administrateurs, et qui permet de respecter cet équilibre où chacun doit rester dans ses niveaux de pouvoir, mais où l’on est obligé de se parler.»

QUELS SONT LES AVANTAGES DE CE MODÈLE ?

« Ce modèle permet un ancrage régional et professionnel énorme. Il y a un vrai dialogue entre l’actionnaire, l’entreprise et ses actifs. Cela donne du sens. Nous travaillons pour des actionnaires qui sont aussi nos clients, pour développer des filières à valeur ajoutée qui vont permettre de produire des labels de qualité pour le consommateur, mais aussi pour le producteur.»

QUELS SONT LES DÉSAVANTAGES ?

« Cela peut être bizarre. Vous avez comme clients vos propres actionnaires patrons. Il peut y avoir des risques d’intérêt. Ils peuvent parfois raisonner, non plus pour la coopérative, mais sur leurs besoins immédiats, notamment les coûts et l’hyper compétitivité dont ils ont besoin maintenant. Ils doivent respecter leur niveau de pouvoir. Le grand danger est que certains administrateurs peuvent avoir tendance à se mêler de la gestion journalière.»

COMMENT EST-CE PERÇU PAR LES DIFFÉRENTES PARTIES PRENANTES ?

« C’est souvent perçu avec un gros point d’interrogation. ‘Est-ce que cela marche ?’. On peut décider vite et bien, mais on a des obligations de concertation avec un actionnariat qu’on connaît, que l’on peut convoquer et avec lequel on va dialoguer. Ils voient ainsi comment cela fonctionne.»

UN CONSEIL À DONNER ?

« Les coopératives reviennent à la mode. Cela commence souvent par une bande de potes. Oui, les coopératives peuvent marcher, mais il faut, dès le début, prévoir des structures décisionnelles et organisationnelles qui donnent des pouvoirs dans une certaine démocratie. A prévoir dès le début et pas au fur et à mesure.»

(Photo SCAR)

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