L’UCM a réalisé une enquête sur l’innovation et le changement chez les indépendants et dans les PME. Le chef d’entreprise joue un rôle central. Il mobilise généralement des moyens humains et financiers limités, mais l’impact sur la croissance est positif.
Quand on parle innovation, on pense souvent à la recherche et développement, aux secteurs high-tech… La notion est plus vaste. Une précédente étude de l’UCM a montré que seulement 12,5 % des PME qui lancent un nouveau produit ou service effectuent de la R&D, alors que l’innovation est présente partout. Pour mieux comprendre le phénomène, l’UCM a mené une enquête auprès de 660 entrepreneurs francophones. Les questions ont été posées en termes de changement plutôt que d’innovation, afin de donner au concept sa pleine dimension.
Premier constat, c’est surtout via le lancement de nouveaux produits ou services que les PME innovent, en tout cas pour les innovations qui aboutissent. C’est cohérent avec ce qui motive ces PME : l’envie d’innover et la nécessité de stimuler les ventes (citée dans 53,8 % des cas).
Le chef d’entreprise joue un rôle central dans le changement. C’est lui qui est à l’origine de l’idée dans près de neuf cas sur dix. C’est aussi lui qui la concrétise, parfois avec l’appui d’un ou plusieurs employés ou de consultants externes. Quant aux ressources mobilisées, la majorité des répondants (57,5 %) y a consacré 50 heures maximum et dans plus de la moitié des cas (51,4 %), le projet a été mis en œuvre en moins de six mois. Hors frais de personnel, plus de deux tiers des répondants (68,6 %) ont consacré moins de 5.000 € aux changements opérés.
Croissance et innovation vont de pair : 59,3 % des entreprises “innovantes” sont en croissance contre seulement 54,6 % pour l’ensemble de l’échantillon. Encore faut-il que l’innovation aboutisse, ce qui est le cas pour seulement la moitié des répondants (46,1 %). C’est pourquoi l’UCM insiste sur l’accompagnement dans la mise en œuvre des processus de changement au sein de l’entreprise.
Cette tendance à innover seul se traduit aussi par un faible recours aux outils publics : près de huit répondants sur dix (79 %) n’ont eu recours à aucun soutien public pour innover. Il y a cependant des choses à faire : pour plus de deux tiers (64 %) des répondants, un avantage fiscal à l’innovation est nécessaire. Le conseil, le coaching et l’accompagnement sont la deuxième mesure citée pour soutenir l’innovation (50,7 % des répondants).
Cette enquête est la première étape d’une réflexion sur l’innovation et le changement chez les indépendants et les PME menée par l’UCM. Elle sera approfondie avec différents acteurs de l’innovation afin d’aboutir à un ensemble de propositions opérationnelles.
