Namur

Alvenat : de l’huile de colza « made in Namurois »

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L’innovation n’est pas l’apanage des grandes entreprises. Implantée dans le zoning d’Achêne, la dynamique PME Alvenat le montre à qui veut l’entendre. Spécialisée dans la production d’huile de colza, elle a su, grâce à des produits naturels et locaux, se faire une place sur un marché largement occupé par des mastodontes. Rencontre avec une société qui ne craint pas d’explorer de nouveaux sentiers…

huile natureTous, nous connaissons les vertus de l’huile d’olive. Sa cousine, l’huile de colza, affiche en revanche l’allure d’une inconnue. Ses bienfaits nutritionnels sont pourtant multiples. Riche en oméga 3 (qui jouent un rôle dans le bon fonctionnement du cerveau et du système nerveux), elle contient également de la vitamine E (qui est un excellent antioxydant).
C’est convaincu des qualités de ce produit qu’Emmanuel Lange, agriculteur, a décidé de se lancer dans sa production voici 10 ans : « Mon épouse et moi sommes partis de rien, se souvient-il. Nous avons jeté notre dévolu sur le colza en raison de ses vertus nutritives, mais également car les terres du bassin Ciney-Dinant-Philippeville se prêtent merveilleusement à sa culture.»  

Un procédé d’extraction unique
Dès le départ, la ligne tracée par le couple se veut claire : «Nous voulions une huile locale, naturelle, sans colorant ni conservateur. Pour ce faire, nous avons renoncé à des procédés d’extraction reposant sur l’utilisation de chauffage ou de solvant pour privilégier une première pression à froid. La technique que nous avons mise au point est unique en Europe. Elle constitue un  processus moins efficace, mais elle est la seule à permettre une véritable bio-extraction de la matière première.»
L’an dernier, Alvenat a pressé 1.076 tonnes de colza. Des grains exclusivement récoltés auprès de producteurs voisins.  Grâce aux infrastructures dont elle s’est dotée dans le zoning d’Achêne, la PME procède, après le pressage, à la filtration avant de passer à la mise en bouteille. «Environ un tiers de la matière première est transformé en huile. Une quantité équivalente devient de la farine de tourteau qui sera utilisée dans l’alimentation du bétail.»

Se faire une place
Employant 5 collaborateurs, Alvenat doit en permanence batailler  dans un secteur où évoluent essentiellement de grandes industries. «C’est un marché complexe au sein duquel nous n’avons pas d’emprise sur nos prix de vente. En Europe, le prix de l’huile de colza est, en effet, déterminé par la bourse. Nous pouvons,  tout au plus, nous éloigner de 15% par rapport à cette référence. Sachant que le prix de la tonne oscille entre 175 et 500 €, il n’est pas toujours aisé de dresser des perspectives financières…»
Parallèlement à l’huile de colza – nature ou aromatisée – qu’elle commercialise, Alvenat a judicieusement  étoffé sa gamme de produits : «Nous proposons également des vinaigrettes, une variété de 7 sauces froides ainsi que des marinades. Autant de réalisations, sans conservateurs ni agents chimiques, réalisées à partir de notre huile. Outre leur attrait gustatif, ces produits nous offrent plus de liberté tarifaire que l’huile pure.»

Un solide plan d’actions
Agronome de formation, Emmanuel Lange connait bien le monde des végétaux. « Mais un peu moins celui de l’entreprise, sourit-il. Pour assurer le développement d’Alvenat, j’ai décidé de recruter des compétences complémentaires aux miennes. Depuis l’an dernier, je dirige ainsi la société aux côtés de Bernard Janssens qui dispose d’une plus grande expérience que moi en la matière. Un troisième actionnaire, expérimenté, a également  rejoint notre conseil d’administration.»
Un apport de sang neuf qui a débouché sur la création d’un ambitieux plan d’actions : « Nous allons, tout d’abord, nous lancer dans l’e-commerce. Un créneau qui viendra en complément de la centaine d’épiceries fines qui distribue actuellement nos produits en Wallonie. Nous planchons  également sur la création de la marque So Cool pour pénétrer le marché de la grande distribution. Seraient proposés sous ce nom des produits à base d’huile de colza, mais autres que ceux présents dans les épiceries. Parallèlement, en collaboration, avec le laboratoire Celabor, nous développons un lait de colza (dans le même esprit que celui de soja). Nous avons aussi un œil sur la grande exportation. L’Asie, en particulier, pourrait s’avérer source de débouchés. Bref, les projets ne manquent pas ! »
Un dynamisme qui rejaillit dans et en dehors de l’entreprise. Lors de notre passage, pas moins de trois jeunes y effectuaient ainsi un stage et/ou leur mémoire.  Des étudiants en agronomie, notamment, convaincus des qualités inexploitées du colza. « Un apport en matière grise très appréciable pour une petite structure telle que la nôtre », conclut Emmanuel Lange.

Alvenat : Z.I. d’Achêne – Rue Houisse n°15 à 5590 Achêne – Tél : 083/66.86.00 – www.alvenatproduction.com

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Rédactrice en chef (Liège-Namur)
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