Chaudronnier, un métier traditionnel que l’atelier Melens & Dejardin a su faire évoluer vers des débouchés a priori inattendus. Si les commandes du secteur de l’industrie ont diminué, des œuvres d’art et des projets architecturaux hors-normes se sont multipliées.
copyright Melens & Dejardin
La sculpture Li Novè Torè, par exemple, commande d’un investisseur verviétois aujourd’hui installée devant son hôtel à Saint-Martin de Belleville en Haute Savoie. « Partis de la sculpture de l’artiste Blasius, nous avons réalisé un taureau en acier corten d’une tonne et demie, 5 mètres de long, 3 mètres de haut, 2m50 de large, détaille Gérard Dejardin, patron de Melens & Dejardin. Pour nous, c’est une petite sculpture. »
L’atelier a fabriqué l’arc du plongeur installé à la pointe du port des yachts, une sculpture créée pour l’exposition internationale de l’eau en 1939, dans les réserves de la Ville de Liège depuis la guerre et réinstallée en 2000 à la vue de tous. « Nous avons aussi répondu à plusieurs commandes d’œuvres de Bernar Venet comme les arches sur la jetée au bout du parc de la Boverie, ainsi qu’une exposition à Versailles en 2011 comptant 16 arches de 28 mètres de haut, soit plus de 100 tonnes de corten. »
L’atelier a également travaillé pour l’artiste Arne Quinze et pour Delphine de Saxe-Cobourg dont la sculpture Love, sortie des ateliers de Jupille, trône à Sint-Niklaas. La chaudronnerie collabore aussi avec des architectes pour des projets hors-normes : escaliers métalliques monumentaux, toitures en acier, passerelles et, avec le bureau Greisch, le clocher en inox de l’église de Ferrières. Elle réalise des équipements industriels et de temps à autre fabrique des pièces métalliques pour le secteur nautique. « Nous travaillons pour trois secteurs principaux, l’industrie, les œuvres d’art et l’architecture. Nous répondons également à des appels d’offres de marchés publics, notamment pour la Ville de Liège pour laquelle nous avons, par exemple, réalisé le belvédère en acier corten des coteaux de la Citadelle. Depuis lors, nous avons remporté plusieurs marchés.»
Avec 9 mètres de hauteur et 2 000 m² de superficie, l’atelier offre un espace de travail confortable pour découper, façonner, assembler et monter des pièces de très grandes dimensions. Ses machines performantes et ses logiciels 3D et 2D permettent de conceptualiser et matérialiser les divers projets en acier ou aluminium avec une grande précision quelle que soit la complexité de la forme finale.
Une bonne équipe
L’atelier de chaudronnerie Melens & Dejardin, plus de 80 ans au compteur, est installé à Jupille depuis ses débuts dans les années 30. Fondé par Léonard Dejardin, le grand-père de Gérard, il a été repris par son père dans les années 60 (à cette époque toutes les parts ont été rachetées par la famille Dejardin) et est depuis 2007, entre les mains de Gérard Dejardin, 3e génération.
Aujourd’hui, la chaudronnerie poursuit son développement et profite des avancées technologiques pour relever de nouveaux défis. « Le métier de chaudronnier n’est pas une science exacte, il faut apprendre à connaître la matière pour comprendre comment elle réagit. » Si 2019 a été une année difficile, 2020 a été l’une des meilleures. « Nous travaillons avec une bonne équipe d’une dizaine de personnes qui partagent l’amour et la fierté du travail bien fait, de l’étude du projet à sa concrétisation. Et nous sommes à la recherche de jeunes qui en veulent pour un métier à la fois varié et complexe », conclut Gérard Dejardin.
Melens & Dejardin SPRL : rue Désiré Simonis, 55 à 4020 Jupille-sur-Meuse – 04/362 62 20 – secretariat@melensdejardin.be – www.melensdejardin.be
