Liège-Verviers

Le Préhistomuseum, CoopERLIC et W.ALTER au centre d’une opération pionnière en économie sociale

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Le Préhistomuseum, la coopérative CoopERLiC spécialisée en énergie renouvelable et W.ALTER, le partenaire financier des projets d’économie sociale et coopérative en Wallonie, viennent de réaliser une opération originale et pionnière autour de l‘installation de panneaux solaires. Ces trois acteurs de l’économie sociale ont en effet mis au point un mécanisme de financement qui augure d’autres collaborations du même type.

Le Préhistomuseum, à Flémalle, abrite plus d’un million d’objets archéologiques, en plus de sa douzaine d’expositions-expériences à destination de ses 60.000 visiteurs annuels. Leur conservation à la bonne température et au bon niveau d’humidité entraîne une grosse consommation d’énergie, coûteuse autant sur les plans financier qu’environnemental. D’où l’idée d’installer des panneaux solaires sur l’imposant toit du bâtiment.
Mais les banques ‘traditionnelles’ rechignent à octroyer le prêt nécessaire : l’organisation du Musée en ASBL le rend à leurs yeux insuffisamment fiable.
Très logiquement, le Musée se tourne alors vers W.ALTER, le « bras financier » de l’économie sociale en Wallonie. Las ! Les critères d’octroi ne permettent pas la prise en considération de ce dossier et le secteur du tourisme culturel dans lequel il opère est un secteur « risqué » sur le plan financier.

Une solution innovante

Mais W.ALTER sent bien tout le potentiel du projet qui résonne avec le coeur des valeurs de W.ALTER. Un « simple » problème de critères ne pouvait donc pas précipiter ce projet aux oubliettes.
David Bastin, Investment Manager chez W.ALTER, s’est alors tourné vers CoopERLiC, Coopérative d’EneRgie Liégeoise Citoyenne, active dans le secteur de l’économie sociale et spécialisée, notamment, dans la production d’énergies renouvelables. Le pari était le suivant : si le dossier paraissait intéressant à ses yeux, CoopERLiC pourrait jouer le rôle de « tiers investisseur », en permettant au Musée – incapable, faute de fonds suffisants, d’acheter seul ces panneaux et les services qui y sont liés -, de concrétiser malgré tout ce projet.

« Nous avons très vite compris que ce projet répondait simultanément aux besoins des trois partenaires qui partagent les mêmes valeurs », explique Stephan Lux, coordinateur au sein de CoopERLiC.
Pour le Préhistomuseum, il s’agissait de réaliser des économies d’énergie, de marquer plus encore son engagement en faveur de l’environnement, et d’obtenir une source de financement. CoopERLiC, de son côté, a vu là l’opportunité de déployer de nouveaux moyens de production d’énergies renouvelables, qui plus est dans un projet d’envergure puisqu’il s’agissait d’installer pas moins de 700 mètres carrés de panneaux solaires.
Quant à W.ALTER, dont la raison d’être est de participer au développement de l’économie sociale en Wallonie, ce projet avait quelque chose d’emblématique.

Concrètement, CoopERLiC a financé l’installation des panneaux solaires (coût : 130.000 euros) pour moitié sur fonds propres, pour l’autre moitié grâce à un emprunt souscrit auprès de W.ALTER. Opérationnels depuis peu, ces panneaux solaires vont produire quelque 140.000 kWh/an, ce qui correspond à la consommation annuelle de 40 ménages « types » et vont permettre de couvrir environ 65% des besoins en énergie du Musée, ce qui est énorme : « Habituellement, on dépasse rarement le seuil de 35% d’autoconsommation » confirme Stephan Lux.

CoopERLiC, dont c’est le métier, va assurer les services liés à l’existence des panneaux (interventions en cas de panne, entretien des panneaux, etc.), et restera propriétaire des panneaux durant les dix prochaines années. Le Musée, de son côté, lui verse une redevance qui permet à la coopérative de rembourser le prêt souscrit auprès de W.ALTER. « Bien sûr, le fait de passer par un tiers investisseur augmente un peu le coût de l’opération pour le Musée » admet David Bastin. « Mais seul, il n’aurait pu réaliser ce projet. Cette triangulation et la façon dont nous avons cheminé ensemble, reflètent véritablement l’âme de l’économie sociale, ses valeurs, sa raison d’être. Et tout cela a primé sur l’aspect purement financier de l’investissement. »

Des perspectives d’avenir

Et le projet ne s’arrêtera sans doute pas là : « Le Musée est installé dans un territoire périurbain, au coeur d’une réserve Natura 2000, dans une forêt de 30 hectares, et à proximité immédiate d’une carrière avec laquelle des synergies existent » souligne le directeur du Préhistomuseum Fernand Collin. « La surface du Préhistomuseum est donc appelée à s’agrandir dans l’avenir. Le Musée pourrait encore avoir besoin de partenaires spécialisés dans les énergies vertes pour, par exemple, exploiter les bois environnants pour alimenter sa chaudière, ou encore installer une source d’énergie hydroélectrique sur le site de la carrière. »

(Photo Préhistomuseum)

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Publication par communiqué de presse.
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