Liège-Verviers

Céline et Christophe ont trouvé leur voie dans Les Bonbons de Grand-Mère

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Lors de la Journée de l’Artisan ce dimanche 20 novembre, c’est avec une fierté toute légitime que Céline Léonard et Christophe Mausen, anciennes figures de la CCIlvn, aujourd’hui certifiés artisans confiseurs, ouvriront grand la porte de leur atelier, Les Bonbons de Grand-Mère à Milmort.

Christophe Mausen a travaillé pendant 28 ans à la CCIlvn, en charge des événements et de l’innovation, Céline Léonard, durant 15 ans, en tant que responsable des publications. « J’avais une envie de reconversion professionnelle et celle aussi de pratiquer un métier manuel, de réaliser un projet concret et de proposer un produit plutôt qu’un service », commente cette dernière. Christophe, lui aussi, souhaitait autre chose. « Nous avions l’un et l’autre l’envie d’évoluer vers d’autres sphères, mais nous n’avions jamais pensé au secteur de la confiserie. »

Ils entendent parler des Bonbons de Grand-Mère, une activité que son patron d’alors souhaite remettre.  « Nous avons eu un coup de coeur. On s’y est vite projeté ». Ils reprennent la société en mars 2019. Jusqu’à fin 2021, ils mènent de front leurs activités à la Chambre et à la confiserie où ils sont à 100 % depuis le début de cette année. « On ne peut pas développer une petite entreprise artisanale sans s’y donner à fond », remarque Christophe.
Ils investissent dans des machines de production. Rachat compris, l’investissement total se monte à 200 000 euros. « Nous ne pouvions pas entrer dans certains réseaux tant que nous n’étions pas autonomes en production. C’est chose faite depuis juin 2021. Cela nous a permis de pouvoir nous positionner en tant qu’entreprise capable de fabriquer des bonbons à la demande. Cet été, nous avons été sollicités par des apiculteurs qui avaient récolté beaucoup de miel et qui souhaitaient des bonbons avec des aromatisations spécifiques. Nous avons pu trouver de nouveaux débouchés commerciaux et exploiter notre cible, le marché des produits locaux. »

Certification bio

Le mot d’ordre du couple: innover. Aujourd’hui, outre les bonbons cassés, spécialité maison, les jeunes confiseurs proposent également des olivettes, des bonbons durs en forme d’olive, dans une quarantaine de parfums. L’été dernier, ils ont fait l’acquisition d’une caraméliseuse pour enrober de caramel des fruits à coque (cacahuètes, noisettes, amandes…). Récemment, ils ont obtenu la certification bio pour certains produits. 

Comment se fabrique un bonbon ? « Deux ingrédients principaux sont nécessaires: du sucre cristal de betterave et du glucose, mixés dans une première cuve » explique Céline. « Ensuite, le liquide est aspiré, puis transféré dans une deuxième cuve où se poursuit la cuisson. Le sirop est transporté sur une table froide et aromatisé, notamment à l’aide d’huiles essentielles. Des colorants de fruits ou de légumes (betterave, carotte, pomme, curcuma…) sont utilisés ». Les bonbons avancent sur le tapis de refroidissement, une pellicule de sucre et ils sont parés. Une autre machine permet de confectionner des olivettes. Un matériel sur mesure difficile à trouver. « Nous l’avons fait faire chez un artisan français, au sud de Paris, dont la famille est spécialisée depuis cent ans dans la fabrication de machines de confiserie artisanale.»

Des packagings personnalisables pour les entreprises

Les circuits de distribution sont triples. « Il y a d’abord les magasins de proximité (35 %), épiceries de quartier, épiceries fines, magasins à la ferme, marchés bio » détaille Christophe. « Des magasins qualitatifs où le patron souhaite proposer des produits avec une valeur ajoutée. Ensuite, les entreprises qui représentent une grosse partie de notre chiffre d’affaires (55 %). C’est le cas d’Orange que fournissait déjà l’ancien propriétaire. Nos contacts sont facilités grâce à nos carnets d’adresses. Sobelvin, par exemple, propose un coin épicerie fine où nous sommes présents. Nous fournissons les hôtels Van der Valk de Wallonie. »
Les olivettes sont proposées dans de petites boîtes, à l’image de la société ou à celle de l’entreprise cliente. « Etilux a souhaité une boîte avec son code couleurs. Tout est possible en matière de personnalisation. Nous l’avons mise en œuvre également chez Autosphère, Ethias, notre voisin Klinkenberg… Les entreprises achètent des boîtes personnalisables pour leur personnel ou comme cadeau d’affaires. Nous collaborons aussi avec ‘100 % Liégeois’, un commerce dans le quartier des Vennes qui confectionne du péket avec nos bonbons. Nous travaillons également avec la marque locale de gin LiéGin pour des éditions spéciales associant le parfum des bonbons à celui du gin.  Enfin, les particuliers achètent au travers de notre site Internet (10 %). »
Céline et Christophe aiment encore proposer leurs bonbons sur les marchés. « C’est agréable d’échanger avec nos clients, de voir notre notoriété s’installer par rapport à notre petite taille ». Une taille qui ne va faire que grandir avec le cœur à l’ouvrage que le jeune couple met dans le développement de sa petite entreprise.

(Photo Patrick Moriamé)

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